Je l'ai lu ce matin, et j'ai préféré laisser mûrir un peu... je trouve ce texte grave, et si riche qu'il vaut mieux laisser reposer pour essayer de comprendre l'impression profonde qu'il a produit sur moi.
1ère phrase magnifique...
"ô enfant que je suis, ai été, et serai" : normalement, je ne raffole pas de cette forme emphatique, mais là je ne peux qu'admirer la simplicité pleine de gravité, presque de majesté, de cette ligne.
La transition entre la 2ème et la 3ème strophe est tout à fait remarquable.
"je suis jeune, si jeune que j'ai oublié" : un retournement ambigu, là aussi dans une simplicité trompeuse car cela nous mène directement vers la profondeur de la dernière strophe.
Laquelle est un aboutissement à la fois mathématique et poétique de tout le reste.
Je ne sais pas comment la profondeur presque vertigineuse de ce poème peut être à la fois si limpide.
Cela me touche très au-delà des mots.