Souffrance

SOUFFRANCE

Cette nuit-ci ne veut pas m'offrir le repos.
Elle me laisse éveillée et tous sens acérés,
L'oeil aux aguets, la pensée vagabonde
Et le corps en émoi, terrassé de douleur

Depuis des heures, j'en ressens chaque partie :
ça bat et ça frémit, ça lance et ça gémit ;
ça brûle et ça fourmille, ça crépite et ça crie.
Et je crie en silence, écoeurée de souffrance !

Lentement, les minutes assassinent les heures,
Et je les parcours dans toutes les positions.
Puis le cris des oiseaux doucement cherche l'aube.
Cette nuit rien à faire, je ne dormirai pas.

Je me relève et j'écris pour tuer ce temps
Qui chaque jour assurément me tue pourtant...
Alors gagne-t-on des heures en la nuit veillant
Ou bien perd-t-on sa vie à fuir le repos ?

Vivre dit-on c'est chaque jour mourir un peu...
Alors souffrir permet de se sentir vivant...
et d'oublier ses souffrances en écrivant,
Porter ses sens plus haut et prendre du plaisir...

Maître Nombre de messages : 1711 Age : 76 Date d'inscription : 09/07/2007

"Porter ses sens plus haut et prendre du plaisir" à vivre qui n'est pas mourrir chaque jour un peu plus mais les vivre, ce que tu exprimes mieux que bien (que les mots sont faibles à dire le ressenti).
Bon courage Cath, continue!
Juste un détail, noir (je comprends pourquoi) sur fond gris sombre, c'est difficile à lire!

Oui bien vu sur le fond... d'ailleurs j'avais écrit un truc aussi sur ce sujet il y a bien longtemps.

Mais attention à la forme. Tu as voulu faire des alexandrins, mais il leur manque quelque chose pour en faire de vrais.
Le deuxième vers fait 13 syllabes, car le e à la fin de "elle" est compté, alors que celui à la fin de "laisse" est muet, donc éludé, lié avec "éveillé".

Mais c'est un détail.
L'important pour faire un alexandrin (entre autres), c'est de marquer la césure à l'hémistiche, comme tu l'as fait sans le savoir par exemple sur le dernier vers :

Porter ses sens plus haut / et prendre du plaisir

Le vers doit être coupé en deux à la fin de la 6e syllabe, pour scander le rythme. Je t'assure que sinon un spécialiste de la prosodie te pourrira ! Wink

Bon sinon j'ai corrigé ton symptome Word.

toutes ces précisions, je m'incline respectueusement devant tes connaissances dans la technique poétique (on dit peut-être pas comme ça mais tu auras compris)....
Bon, fi de pommade dans le dos ! J'avoue avoir du mal avec tous ces termes, surtout en ce moment.
Enfin, maintenant que j'ai un ordi portable, je pourrai relire ce message pendant mon prochain séjour à l'hopital... histoire de progresser un peu.
A bientôt
Cath
Au fait, tu as un truc pour pouvoir passer autant de temps sur internet ?

Cathecrit a écrit:: Au fait, tu as un truc pour pouvoir passer autant de temps sur internet ?

J'ai passé beaucoup de temps pour concevoir ce forum, mais à présent, je n'y viens qu'une ou deux fois parfois rapide par jour, pas plus, faut pas croire.
Mais effectivement j'ai du temps à consacrer à l'art, car c'est mon activité principale dans la vie... De plus je ne dors pas beaucoup.

Prophète Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007

Très troublant, plein de sagesse en fait.
La souffrance, on peut rationnaliser après coup, et dire qu'on a surmonté une épreuve, se sentir plus vivant. Mais quand on est dedans, elle annihile et gomme toutes les couleurs de la vie. Important à ce moment là de savoir qu'on n'est pas seule, même si on affronte seule en fait la douleur.
Alors reçois plein de bises de constance, et merci de ce texte...

Grand merci à toi Constance. J'ai bien besoin de tous vos encouragements... à quelques jours d'être réopérée. La peur me tenaille sérieusement. Enfin au moins je n'ai plus mal : nouveau traitement contre la douleur mais je me gave de pillilules !
Heureusement que l'écriture et ce site me sortent de la maladie.
A Filo, moi aussi avant je dormais pas bcp et encore parfois quand je souffre trop. Enfin à l'aide de quelques trucs pour dormir, je sombre. Je ne sais pas comment je serai après, mais je SERAI, et c'est bien l'essentiel. Tu seras d'accord avec moi sur ce point.
Merci encore pour tous tes messages...
Cath

C’est tellement expressif qu’on vit cette nuit avec l’auteur
en lisant son poème. Aux questions que tu poses à la fin, tu réponds tout de suite à toi-même.
J’ajoute encore deux questions : la souffrance c’est le plaisir d’écrire ou…..écrire c’est le plaisir de souffrance ?

Cordialement Solweig

Ben j'avoue que même si je peux écrire quand je souffre (et c'est vrai que ça me détourne un peu de la douleur), je suis aussi capable d'écrire sans qu'aucune douleur malsaine ne maltraite le corps...
Donc je dirai qu'écrire, c'est pour moi le plaisir absolu, avec ou mieux encore sans souffrance !
Cath