B) LES SAINTS ORTHODOXES
Après le schisme de 1054, les deux églises rivales évoluent chacune dans leur sphère géographique, ce qui marque les populations concernées, chacune développe ses propres vénérations.
Les orthodoxes qui ont conservé le calendrier Julien fêtent Noël le 7 Janvier.
1) SAINT MICHEL ARCHANGE ( 8 Novembre)
Fêté chez nous le 29 septembre, Mikhaïl est le commandant des forces célestes (très guerrière la société angélique…) militants contre les esprits des ténèbres. Il est le vainqueur du dragon symbole du Mal, et selon certaines versions celui qui chassa Adam et Eve du Paradis.
La tradition populaire veut que St Rangel (autre nom construit à partir d’Archangelos : ange d’une force supérieure) soit le premier des six frères qui se partagèrent la terre ; il a hérité du royaume des Morts, c’est un saint psychopompe.
Un « kourban » est fait le jour de sa fête : un animal domestique égorgé, cuisiné et offert aux autres, amis, voisins ou gens rencontré par hasard dans la rue.
Cet aspect de St Michel que l’Occident ignore est plus proche des créatures païennes que des saints à la mode catholique.
2) SAINTE CATHERINE (24 Novembre)
Version orthodoxe, elle est l’héritière d’une figure du passé : « Baba Charka » ce qui signifie : Mère Petite Vérole ?
Il existait en Bulgarie une sorte de culte envers les maux les plus redoutables : on pétrissait pour eux des brioches, on leur dressait la table et on les appelait de noms affectueux pour les amadouer, une pratique apotropaïque. Ne pas prononcer un nom terrifiant ou le transformer en diminutif est courant (leu pour loup en France et « Petite Vérole pour variole).
D’autre part « baba » est un préfixe courant en pays slave « babouchka » pour Grand-mère, « Baba Yaga » la sorcière…
Quel rapport avec Ste Catherine ?
La pensée populaire les conçoit comme deux faces du même personnage.
Le 24 les femmes se lèvent tôt pour préparer un gâteau divisé en deux parts inégales, la plus petite pour Baba Charka est pendue au dessus de la porte d’entrée, l’autre pour Catherine chaque membre de la famille y goûte, le reste est emporté dans la rue et distribué aux passants. Selon la croyance, la variole n’entre pas dans les maisons où le gâteau a été préparé.
3) SAINT ANDRE (30 novembre)
Frère de Pierre, premier des apôtres, il est l’évangélisateur de la Russie et l’apôtre de l’Eglise orthodoxe, c’est lui qui ordonna le 1er évêque à Constantinople.
Sa fête coïncide avec celle de l’ours, au cours de laquelle les gens n’échangent pas de cadeau mais déposent devant la cheminée des présents destinés à l’ours.
Je reviendrais sur l’ours, même si son rapport avec le Père Noël n’est pas évident, je l’ai retrouvé souvent, et y’a les nounours en peluche !
4) SAINT BASILE
Evêque de Césarée en Cappadoce, il est le plus grand père de l’Eglise orthodoxe.
En Grèce où c’est lui qui offre les cadeaux aux enfants, il est représenté plutôt maigre, brun à barbe noire, vêtu en pèlerin byzantin.
C’est dans la nuit du 31 décembre qu’il passe dans les villages portant la bénédiction épiscopale aux hommes mais aussi aux animaux, aux moulins, aux fontaines et aux bateaux…
Le premier j de l’An, les grecs mangent la « vassilopita », galette dans laquelle est dissimulée une pièce de monnaie assurant le bonheur pour l’année à qui la trouve.
Pas un de ces saints ne distribue de cadeaux, ils peuvent dispenser des bienfaits ou préserver des maladies, mais leur protection est immatérielle.
Comme à Rome, c’est aux gens d’offrir en leur nom et non de recevoir de leur part.
Je n’oublie pas Nicolas, je lui consacre une place à part étant donné son importance comme ancêtre direct du Père Noël.