06-10-07
Il est fascinant de constater à quel point certains indiens hommes cultivent un style occidental dans leur habillement pour marquer leur réussite sociale, notamment la tenue basique qu'ils pensent très classe (ringarde pour nous) : chemise rentrée dans un pantalon à pinces monté bien haut à la taille, malgré la chaleur. Alors que les ocidentaux à l'inverse, japonais compris, se retrouvent en tenue traditionnelle, kurta-pedjama, ou carrément style hippie imitant un peu les sadhus.
Nous n'échappons pas à la tendance. Il faut dire à notre décharge que nos vêtement français sont trop chauds pour ici.
Il suffit d'ailleurs de regarder plus haut la photo de la boutique de Nawal (1er post, 6e photo) : les trois françaises sont habillées en indiennes et Nawal est en jeans et chemise à motifs.
En revanche, lorsqu'on débarque dans ce pays, c'est toujours étrange de voir les écoliers en uniforme, héritage du colon anglais.
Les touristes indiens, venant de Delhi surtout, sont les seuls à déambuler en jeans et T-shirt de marque, en particulier les jeunes filles, dont le jean moulant ne passe pas inaperçu dans cette ville sacrée et traditionnelle.
Mais en règle générale, on peut ici s'affubler du look qu'on veut, sexy ou carrément excentrique, no problem.
Des écolières rentrant chez elles Malgré ma lecture du hindi et donc d'indications de noms de rues ou de directions (s'il y en avait), nous avons réussi à nous perdre dans le dédale du chowk, fait d'une multitudes de ruelles minuscules où croiser quelqu'un (tout en évitant les vaches ou leurs bouses) n'est pas toujours évident. Surtout que les heureux propriétaires de motos y foncent allègrement en klaxonnant à tue-tête. Mais tout le monde est habitué et s'écarte docilement. Il est fréquent de voir toute une famille sur une moto, voire sur un vélo.
Ces jeunes sont tous sur le même vélo! L'épreuve est encore plus ardue la nuit lors des coupures de courant. Car j'ai oublié de préciser : les pannes d'électricité sont si fréquentes qu'on peut en compter en moyenne deux à trois par jour. Aussitôt se mettent en branle des groupes électrogènes un peu partout, extrèmement antiques, polluant et surtout bruyants.
Depuis que j'ai commencé cette page par exemple, allongé dans le plus simple appareil sur mon lit et sous le ventilateur plafonnier, l'électricité a été coupée : plus de lumière et surtout l'arrêt du ventilo et donc l'invasion d'une forte chaleur dans la chambre. Des injonctions du patron de l'hôtel, puis le générateur se met en marche, pout pout pout pout, et tout repart. Parfois ça ne dure qu'une heure, parfois quatre.
Voici un de ces groupes électrogènes antédiluviens Mais il suffit de se balader dans les rues et de lever les yeux sur les enchevêtrements improbables des fils électriques pour comprendre, ou du moins se demander comment il est possible que tout fonctionne même un peu. Rafistolage sur rafistolage depuis des décennies probablement, voire depuis que l'électricité existe ici. Il y a sept ans, j'avais appelé cela l'incroyable système D' (D prime). On les voit sans les voir, on ne pense pas toujours à lever les yeux, tellement l'oeil est déjà attiré par des choses incroyables, comme cette porte ouvrant sur des ruines envahi par un arbre tant séculaire qu'on se demande depuis combien de temps le chantier attend.