10/ 01/ 07
Tout le village était rassemblé dans la maison commune.
On avait pansé les blessés, paré les barques des morts. Au lever du soleil, elles seraient poussées en mer. Les fées les guideraient vers les Iles Bienheureuses, acceuillantes aux loyaux combattants.
Ici, paysans et pêcheurs, hommes et femmes, apprenaient à combattre dés qu’ils tenaient sur leurs jambes. Guerriers non par soif de conquête mais pour la défense. Dure nécessité de ces temps troublés...
Les assaillants avaient surgis de nulle part à l’aube. Chacun avait fait son devoir, luttant pour sa vie, celle des autres, le village.
La coutume voulait qu’au soir d’une bataille victorieuse, on serve la bière rouge, et que le barde improvise sur les exploits accomplis...
Cette nuit là, la bière coulait, mais le barde ne chantait pas. nul ne l’aurait écouté, nul ne vantait l’héroïsme déployé.
On ne parlait que de “l’HOMME”!
Au plus fort du combat, quand l’ardeur faiblissait, comme l’ennemi allait prendre le dessus, un homme était apparu, jouant de la harpe. Sa musique leur avait redonné vigueur. La bataille avait tourné en faveur du village, l’ennemi enfui en débandade.
On avait cherché l’homme, pour le porter en triomphe, lui offrir la part du héros. Mais en vain...
Tous l’avaient vu, mais nul ne semblait avoir vu le même homme.
Le barde écoutait les phrases qui s’entrecroisaient, une confusion de paroles. A croire qu’il y avait eu cent hommes et non UN.
“ _ Il était si grand, tout de blanc vêtu, monté sur un cheval blanc...
_ C’est un dragon qu’il chevauchait!
_ Il avait un manteau rouge, il était debout sur la colline, et à mesure qu’il jouait une couronne de feu encerclait son front...
_ Il flottait dans le ciel, son manteau était bleu nuit et ses longs cheveux blonds volaient dans le vent...
_ Blonds? Non, ses cheveux étaient blancs, blancs comme l’écume des vagues...
_ Il est sorti de la mer et n’était pas mouillé, une main lui a tendu la harpe...
_ Il jouait la musique des dieux, celle qui paralyse l’ennemi...
_Mon bras bandé prouve que l’ennemi n’était pas si paralysé. mais c’est vrai que sa musique nous a donné la victoire...
_ Sa harpe était immense...
_ Mais non, il la tenait au creux de son bras...
_ C’était un dieu!
_ Un héros des anciens temps!
_ Un homme, comme nous, qui peut croire qu’un dieu ou un héros se serait dérangé pour notre village perdu?
_ Tu dois le savoir, toi, le barde? Tu connais bien toutes ces choses, venait il du Sith? “
Le barde souriait, sans répondre. Qu’aurait il pu leur dire?
Qu’aurait ‘il pu leur dire, quand lui même ne parvenait pas à croire ce qu’il avait vu?
Etait ce vraiment LUI, qui avait tenu parole aprés tant et tant de cycles? LUI, revenu
pour sauver ce village qui l’avait recceuilli nouveau né?
LUI, dont seuls les druides les plus anciens et les plus sages connaissaient le Nom Secret?
Des noms, des apparences, il en avait tant!!!
Grand et fort pour les hommes qui le voyaient en héros. Beau pour les femmes qui le voyaient leur amant... Tantôt jeune, tantôt vieux, terrible ou doux...
On en parlerait longtemps, trés longtemps... Les témoignages se confondraient, on enjoliverait en ajoutant des détails...
Il devait écrire ce chant et le jouer aux Feux de Beltaine.
Ainsi naissent les légendes!