Mes landes abritent un soleil sauvage
Une ivresse de mai sur ses branches
Où les pétales d’un doux voyage
Volent vers ton siècle aux robes blanches
Et quand la Nature se réveille
Dans un bâillement de fleurs brillantes
Que les rayons sur des lèvres vermeilles
Reflètent en danses chatoyantes
Je t’imagine fantôme de mes soupirs
Le regard perdu dans ces paysages
A écrire les larmes des amants vampires
De notes sanguines comme l’orage
Dans tes ombres secrètes dear Emily
Je pense à toi en mon Heathcliff intérieur
Assoupie dans mes violentes mélancolies
A réciter les prières de mes folles humeurs
Je pense à tes landes en mon presbytère
A nos maux de vie loin de nos pieux rochers
Ces valses de lune sur mon cœur en terre
D’avoir trop aimé ou si peu écorchée
Je pense à notre différence d’âge
Nos rêves centenaires d’un silence en vers
J’habille ta sépulture d’un tendre feuillage
De mots et leurs adieux aigre-amers
1848-2007