Un éclat d’insolence a traversé Paris.
Roux et rieur, il moque la ville,
Sa prétention de pierre à enfermer la vie,
A vouloir refouler la nature et ses hôtes.
Un éclat d’insolence, elle est à réapprendre.
Regarder le soleil, rire avec les fontaines.
Voler sur les ailes des faucons,
Hantant les tours de Notre Dame.
Un éclat d’insolence, des fleurs sur le balcon.
Et vouloir que la Seine coule à nouveau limpide,
Naïade, sillage des bateaux mouches,
Nager entre Pont Neuf et Mirabeau.
Un éclat d’insolence, se libérer du gris,
Repeindre les sombres murs d’enluminures dorées.
Danser sur la place de Grève,
Echapper aux archers du guet.
Un éclat d’insolence, le regard de Doisneau,
Attendri sur les terrains vagues,
Où jouaient les gamins bravant les palissades,
Quand Lutéce respirait encore.
Un éclat d’insolence, finement ciselé,
Explose le béton, sous les pavés la plage.
Tisser un arc en ciel sur les Champs Elysées,
Et inviter Renard à dîner au Fouquet’s.
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Ce texte est né d'un échange avec Renard. Il me disait qu'on a vu des renards dans Paris. J'ai répondu "c'est un éclat d'insolence" et il m'a proposé d'écrire à partir de cet "éclat".