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"Sur son piédestal
érigé par la force
l'homme-nombril domine
son phallus se veut digne
son bon droit une écorce
imperméable à la vile sous-mâle

pourtant

un glissement exogène
une marée de brise
frôlent l'épiderme de pierre
en un chiasme délétère
La statue sur son assise
frémit au premier je t'aime"

Je cherchais le petit chinois au chapeau pointu, pour te l'offrir, et ne l'ai point trouvé. Alors je salue ta réponse, belle et forte, douce et tendre. Merci, filo.

Des mots en écho qui portent la puissance de la rage et du désespoir. Touché, à donf.

Je suis tout autant impressionnée par le fleuve de tes mots, Romane, par ta force rageuse et ton infinie compassion pour l'humain, que par la réponse de Filo, où l'on devine une fêlure, une sensibilité sobre et complexe à la fois.
C'est étrange de dire cela, mais tes textes me paraissent plein de force virile, Romane, comme si tu avais en toi une énergie phénoménale qui refusait toute injustice et se bat pour les combattre. Et ton texte, Filo, me semble lui empli de sensibilité féminine, tout en courbe et en circonvolution, de tremblements secrets et pudiques.
Bon, j'espère que je reste compréhensible, là. Et non, je n'ai rien bu (à part une tisane avec du miel). Bon d'accord, je suis sous médoc, et alors ?

Peut-être est-il salvateur de lâcher les mots du côté-opposé à ce que dame nature nous a donné pour sexe unique ?

Ceux-là, il fallait que je les sorte. Ils sont le mélange de trois sources, dont deux jumelles. Enfin, je m'comprends... Je ne sais si on y voit un fleuve abondant, j'ai eu beaucoup de mal à les faire venir, les mots. Ils me sont difficiles, en ce moment.

merci vous deux, Gého, Constance.

Il fallait les sortir, en effet!
Je suis particulièrement touchée par la première partie, ces "mots d'homme" qui ne voulaient que vivre... En rapport avec ces lettres de poilus que je viens de retrouver dans une expo, au delà des clairons et de la gloire, des hommes, des hommes qui attendent des nouvelles des femmes...
On lui a dit qu'il est fort et qu'il doit porter tous les fardeaux, Filo répond le contraire, c'est une charge si lourde...
Oui, Ro, il y a en toi ce refus du renoncement...

D'une violence poétique magnifique qui ne peut laisser insensible, et en même temps j'y trouve beaucoup de retenue, une fluidité saisissante !

Les lettres des poilus me sont revenues en mémoire, oui. C'était il y a quelques années, lorsque j'ai travaillé chez un Notaire. Il y avait un petit coffre... Il en était rempli. Je les ai toutes lues, chamboulée par cette découverte... des petits bouts de papier, des mots au crayon violet... des lettres d'amour toutes de pudeur au sujet des conditions de vie sur les champs de bataille...

Merci vous deux. Merci. Pas facile de tester soi-même la force de ses propres mots. Leur dosage. Et leur portée.