Hors Saisons

Quelle heure fait’il,
Et quel degré est’il?
Est ce l’été, où est donc le soleil?
En vacances aux pôles,
Il joue à fond banquise,
L’ours blanc a perdu ses repères.
Le ciel déborde,
La couche d’ozone a la fièvre.

La montre affiche les fareinheit,
Le thermomètre les secondes.
Je n’ai pas vu l’hiver,
Le printemps est en grève,
L’automne fredonne l’été indien.
Les saisons dopées au carbonne,
Tournent sur la piste d’une boîte,
Où les fumées les déboussolent.

Le temps qu’il fait,
Le temps qu’il est...
L’aiguille ne pointe plus le nord,
On a perdu l’étoile Polaire,
La Croix du Sud ne répond plus.
Les ouragans font un concours,
Toujours plus vastes dévastations.
L’homme a ouvert une faille au coeur des éléments...



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"Les saisons dopées au carbonne,
Tournent sur la piste d’une boîte,
Où les fumées les déboussolent."

Une image trés forte qui rend bien compte de notre présent malheureux... hors saison.

Margo.

Bravo pour le sujet très d'actualité et brûlant pour nous tous. Et tu as raison : ça commence à craindre sérieux.
ça me fait peur... pour mes enfants aussi. Et le quotidien de chacun nous fait à tous brûler les cartouches de chances de sauver notre planète.
Sur la forme -je comprends bien que tu étais à fond dans le sujet- il y a je crois quelques lourdeurs comme
"toujours plus vastes dévastations" qui donnent à l'ensemble un effet un peu moins soigné que d'habitude...
'vastes dévastations' : bon exercice de diction par ailleurs et puis c'est si vrai !
Cath

Triste sujet, l'homme a perdu ses repères, les saisons ne tournent plus rond...

Mea cupa pour le manque poétique! Mais pas facile de poétiser les catas provoquées, comme si il n'y en avait pas assez de naturelles.
Ayant eu le privilége de passer 10 ans sous les cocotiers paradisiaques j'ai eu droit au show total de la nature: éruption volcanique; pas sur mon île mais direct en face j'en ai vu une sombrer sous les cendres; tremblements de terre, un 6,9 sur l'échelle de Richter ça secoue un max, même quand on est pas sur l'épicentre. Mais ça on peut le considérer comme naturel, notre vieille Gaïa vit et le manifeste.
Trois cyclones, pas trop violents mais quand même, voir les rochers dans les maisons et un bateau dans un arbre, ça surprend.
Et les cyclones deviennent de plus en plus fréquents et de plus en plus violents, accélération dont l'homme est responsable. "Toujours plus vaste dévastations", recherche poètique de l'allitération!
Avez vous eu des échos de ce cri d'alarme lancé par un cancérologue à propos des pesticides (interdits théoriquement) balancés d'avion sur les bananeraies?
La Guadeloupe c'est minuscule, et jetter à l'américaine des cochonneries d'un avion, c'est avec les vents dominants en faire profiter toute l'île. Les avions je les ai vu faire, mais j'avais du forcer sur le rhum parce qu'on me jurait que "non, pas ici, personne ne fait ça", ça devait être un avion fantôme, mais les conséquences sanitaires sont bien réelles!
Et je ne parle pas de la surpêche, de la dégradation de la barrière de corail, de la mangrove, qui précisément protégent une partie du littoral des trop fortes houles, notament celles générés par les cyclones.
Le paradis ne va tarder à ressembler à l'enfer.
Et ici dans ma Bretagne, les lotissements qui rongent les zones humides, le littoral menacé, et les hirondelles déboussolées qui me migrent plus! On dit merci qui pour ce désastre planétaire?

On dit "merci les humains" ou comment scier le plus vite possible la branche sur laquelle on est assis !
C'est vrai et terriblement effrayant.
Que faire ?