Improbable Théoréme

Le château est en grand émoi,
Le bruit court jusqu’aux cuisines,
Que l’unique fille du roi,
De grand amour donne signes.

Oncques ne médit qu’elle déchoit,
L’amoureux, à la demoiselle,
Fils de duc, neveu de prélat,
A offert un crécerelle.

Pour proclamer allégeance,
Et son haut lignage montrer.
Mais pour eux, bien malechance,
Leurs sentiments sont contrariés.

Dés naissance, elle fut promise,
A un lointain roi d’Aragon,
Qui selon la rumeur prise
Au plus fort les jolis garçons.

Mais la donzelle a de l’esprit.
Lasse d’avoir en vain pleuré
Bien supplié pour son déduit,
Un détour a imaginé.

A son portrait bellement peint,
Qu’un vieil ambassadeur guindé,
A présenté, comme convient
En grande pompe au fiancé.

Elle a fait joindre en secret,
Celui de son beau fauconnier.
Gageant qu’elle ne convolerait,
Que s’il venait à l’escorter.

Point de crise diplomatique,
Car le futur époux, séduit,
Par cette équation impudique,
A fait dresser un plus grand lit.

Ne vous cassez pas la tête sur le titre je suis obstinément fermée aux maths. Mais j'aime bien le mot théorème.

est-ce qu'on pourrait dire lâcher la proie pour l'hombre? Manque le luth et son ménestrel pour nous la chanter grave, non ?

J'adore ton sens de l'humour et surtout le H! Les bardes d'Avallon sont tous envoyés en mission dans le monde réel qui a bien besoin d'un éclat de poèsie!

Je l'avais déjà lu, celui-ci, et il m'avait assez marqué par sa joli tournure et sa chute jubilatoire.
C'est vraiment bien écrit, et la morale de cette histoire me met en joie !
J'adore, quoi.

L'humour qui découle de ce poème n'est pas pour me déplaire.
Très bien tourné et décidemment plein d'esprit

j'aime beaucoup aussi le style et l'humour fin qui se dégage de ce poème. Cela me rappelle un peu les poèmes de la pléiade

La morale de cette histoire ma semblable, c'est justement qu'elle n'en a aucune. C'est pour ça que c'est jubilatoire!
Merci Mémére, oui, c'est un pas un nom de mec mais c'est toi, et Vestale!

D'une nature sans doute trop naïve... je n'en avais pas saisi tout le sens la première fois.
Plein d'esprit en effet et puis, quel style!

Oncques je vais, Morgane, hélas te chipoter...
il fault de la strophe quatre une virgule ôter
car si l'aragonais prise, à n'en point douter,
du sexe mâle, dict fort, certaines voluptés,
la virgule y placée pourrait laisser ouïr
que c'est du nez, le sieur, qu'il préfère jouir....

merci Morgane pour cette composition drôlatique
amicalement
Mick

Correction effectuée avec succés comme dit l'ordi. Merci Mick de me l'avoir fait remarquer. Le grand chef m'a déjà que j'abusais un tantisoit des signes de ponctuation.

Bon, j'allais te prendre la tête avec le titre, mais...
Je parlais surtout des points d'exclamation, qui devenaient un peu ta "touche", alors que ta touche est résolument dans ce style perdu que tu aimes à nous faire (re)découvrir.
Moi ici c'est surtout le "Que s’il venait à l’escorter" qui me fait buter : le "que" me gêne un peu.
(et arrête de m'appeler comme ça)

OK Filo, je vais voir s'il y a moyen de corriger, mais c'est une forme conditionelle.

peut-être, cher filo,est-ce cette tête énigmatique de théâtreux grec qui incite Morgane à ne voir de toi que le côté "chef"?

amicalement et trollatiquement

Mick