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"T’es là, assis sur le bord de ton chemin
Rétréci sur toi-même
Ramassé comme un vieux sac abandonné
Et les yeux dans le vide
Tu vogues sur ton vague à l’âme..."

"Cela est bien dit répondit Candide mais il faut cultiver notre jardin."

Il y a une telle force dans tes vers qui déversent tout ce
que peut dire une femme : une déception,
une négation, un rejet …

Elle « ne faisais que passer » en regardant de
haut ce qui reste de « l’homme de poing homme de
rage » …
J’ai relu plusieurs fois.
J’aime :

Et
tu dis des mots délavés
Tu conjugues le verbe aimer au temps de l’impossible
Il te vient la né-cécité de parler à l’aveuglette

Bravo Romane pour ton écriture.
Solweig

Tu retrouves, tu trouves peut-être, quelque chose de l'ancienne Romane, mais modifiée, changée, transmutée par ce qui s'est passé. Un peu de ton ancienne manière d'écrire, mais plus tout à fait. Je crois que la convalescence s'éloigne, et que tu peux à nouveau laisser les mots courir dans leur pleine amplitude, dans une beauté retrouvée, même si chez toi les mots ne sont pas là pour faire beau, mais pour faire vrai. L'un n'empêche pas l'autre.
Un texte coup de poing, et pourtant, j'y décèle une compassion, presque de la pitié, qui montre bien que la pire blessure n'est plus du même côté. Tu es partie, voilà l'essentiel, corps et âme.
"Tu conjugues le verbe aimer au temps de l’impossible
Il te vient la né-cécité de parler à l’aveuglette"
Ca, je le garde précieusement. Parce que c'est beau, et parce que c'est vrai.

J'aime ton regard plein d'humanité et de vérité rendu dans la simplicité dépouillée et faussement spontanée de tes mots. Les mots"effet" comme né-cécité, passent parce qu'ils ont du sens, ce n'est pas un simple jeu, ça sort d'un coeur...on le comprend d'autant plus quand on devine à qui ils seraient destinés.
Je ne suis pas d'accord avec la compassion dont parle Constance. C'est une espèce de regard constat qui dirait:"quel gâchis". Une espèce de regard nécessaire pour tourner une page,
avec un peu de mélancolie et le besoin de fermer doucement la porte.

Merci vous.

Il faudrait des pages et des pages pour expliquer. Seuls les mots par petites poignées, viendront exprimer des bouts de tout cela, selon l'instant dans lesquels ils seront dits, je crois.

Personne n'a ni tout à fait tort, ni tout à fait raison, vous savez bien qu'on n'est jamais fait d'un bloc, mais au contraire de paradoxes qui s'explosent les uns contre les autres.

Je crois à cette compassion, quelque part.
Sur le texte, rien à redire, c'est tellement empreint de vécu et de vérité, quasiment un constat. On ne peux pas le remettre en cause, même au point de vue du style, qui est juste, en plus assuré, plus certain, indiscutable.

Echo


Elle n'a fait que passer

De son sac à prétextes
elle a sorti un regard blues,
Un rayon laser
Venu échouer sur moi comme un oiseau sur une épave,
Un oiseau de feu éteint.
Il s'est posé, disant tout et
rien,
S'en est allé plus loin, trop loin, à jamais.

Le coup de mer m'a pris comme un coup de pute,
Mais je n'avais pas écouté les avis de tempête,
Les sens tendus aux sirènes totalitaires,
L'oeil sans rétroviseur,
A ne pouvoir ouvrir la cage outrage, la cage outrance,
Où rage mon oiseau noir
Au bec aigri de cris tueurs d'échanges
Et de leur déni,
Mon oiseau coq aux coups compulsifs,
Travestis des ombres inassumées...
Ensablé je prends l'eau ébahi, chahuté, transi.
Je ne sais pas quoi faire.

« Je t'offre un verre, quand même »?
On a trinqué,
Pour la forme,
Au fond le verre est vide ou presque,
Sa visite comme la dernière goutte,
Le dernier arrière-goût d'un cru mal bouché.
J'ai regardé le verre sans mots,
Il fallait aux yeux quelque chose à fixer
Plutôt que ce regard miroir
Au verdict: coupable! et sa sanction: plus jamais!

Elle n'a fait que passer
Le gâchis en écho.

D'accord pour le constat" C'est fini!" et c'est d'abord nous qui devons le faire, ne pas s'accrocher à ce qui fut... Accepter, et passer à autre chose...
Je ne vais pas répéter ce qui a été dit, mais je comprend trés bien tes mots, et ce qu'ils récèlent...

Très intéressant écho, Geho. Une vue de l'autre côté... ça prend une valeur étonnante lorsque l'on confronte les deux textes.

Au fond, on fait chacun comme on peut, dans le vrai.

Gohé, je t'ai déjà dit sur LU tout le plaisir que me donnent les ondes de choc des mots lorsqu'ils sont livrés. A plus forte raison (émotionnellement) quand il s'agit d'un sujet grave.
Chapeau bas, Poète.