L'arche désalliée

Elle dansait
les pierres arrondissaient leur chuchotement calcaire sous ses pas
Elle dansait
les étoiles assourdissaient l'angle de leur chant hiératique
déposant autour de son front un hommage d'étincelles apprivoisées
Elle dansait
les arbres berçaient dans leurs rêves d'ombre ses fièvres-apogée
et la rivière creusait de ses doigts frais un lit d'inconséquences parfumées

puis
la lune trembla de longues larmes inquiètes
un vent de survies éphémères

Elle tissa
cette arche chevaucheuse d'orages
emboîtant goutte à goutte
l'essentiel, le nécessaire, le superflu
Elle pétrit
l'amour en lentes patiences dessillées
insufflant la lumière de tout son être-monde
puis
elle le vit s'éloigner

Assise sur un rocher
elle regarda les eaux monter
autour d'elle

Et voilà. Maintenant, c'est moi qui pleure.
Mais merci, c'est si beau.

Avec ou sans son côté hermétique, ce poème est déchirant.
No more comment.

Dans sa liberté de trop, de trop de liberté trop, comme un enfermement... et les mots pour le dire sont beaux.

J'ai lu et apprécié le "cantique des cantiques"...Je ressens une impression indéfinissable, c'est comme une voie (voix) parallèle...Ton texte est très beau et il m'impressionne. Je ne sais que dire mais je suis transporté. Fais nous encore des joyaux de cette veine. Je vais relire le mythe de Hiram...Avec force compliments. LOUP.

hermétique, Filo? Onirique pour moi. Un souffle marin qui chante dans les roches granitiques, avec la grâce et le velouté.

Je rejoins Geho, c'est onirique et prenant, comme la naissance d'un monde. Un texte qui ouvre sur tant et tant qu'il faut simplement s'y plonger.