Mon mâle d’amer

Prêcheur Nombre de messages : 937 Date d'inscription : 28/09/2007

J’ai subi une chirurgie lexicale

Afin de punir tous les mots ennemis

Lavé mon cerveau en fond de cale

Par quelques vagues à l’âme endormie

Vivante par cette cure des maux

A désaimer le mal, dément songe

A valser avec son propre écho

Murmure soufflé par des mensonges

J’ai maquillé deux trois lèvres amantes

D’un baiser à la fougue vice versa

Echappées toutes les excuses brûlantes

De n’être en cœur qu’un et ceotera

Morte là d’avoir enfin gémi

Tout contre mon rêve autiste

Je dois choisir mon aube parmi

Une myriade de nuits tristes

J’ai déguisé un soldat en poupée

Déposé dans ses yeux des dentelles

Afin d’esquiver ses attaques à l’épée

Changer la couleur vive en sang pastel

Bon le rythme n'est pas terrible, j'en suis consciente Embarassed

Maître Nombre de messages : 1790 Date d'inscription : 08/07/2007

Mais certains vers sont maginifiques comme par exemple:

"J’ai déguisé un soldat en poupée
Déposé dans ses yeux des dentelles"

Là oui!

Margo.

!

J'aime bien le début et la fin.
En revanche deux trucs me chiffonnent : "dément songe/des mensonges", cette rime en jeu de mots serait digne de Huguious, Lol 47 ou Jonq qui hélas en ont abusé sur OR jusqu'à ce que j'arrête de les lire, mais de toi j'attends un peu plus de subtilité ! Wink

Deuxième remarque que je t'ai déjà faite : la non-maîtrise de la métrique déçoit un peu lorsqu'on s'en aperçoit, alors que les majuscules et les rimes font figures de poésie néo-classique au premier abord. Surtout que tu tournes bien autour du décasyllabe, et qu'un minimum de prise de tête suffirait à respecter la métrique. Le déca est simple.
A noter à l'avant dernier paragraphe l'alternance de rimes peu démarquées dans leur résonance, mais ce n'est pas grave.
"Vice versa/et caetera" (et non ceotera) serait discutable, mais je prends, comme une touche de fraîcheur.

La fin est très belle, et le titre aussi.
Tu as décidément du talent, et un potentiel poétique certain !
Je t'encourage à laisser tomber quelques temps la forme classique (enfin cette approximation) pour écrire plus librement, pour essayer de te lâcher un peu et voir ce que ça donne.
Ou alors, mets-toi à la prosodie, et dans ce cas je t'aiderai dans la mesure de mes moyens (dans tous les cas je peux t'aider, il suffit de me demander!).
Mais cette forme mitigée risque de te desservir selon qui te lira. En fait je l'ai également pratiquée et j'en ai également longuement débattu avec des puristes, qui m'incitaient à choisir mon camp, ce que je trouve ridicule. Si je te conseille ça c'est plutôt pour magnifier ton propre style.

Encouragements !

Prophète Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007

Ca c'est un commentaire constructif ! Et j'approuve.
Tu as réellement quelque chose de pas ordinaire dans ta façon d'écrire, qui se doit d'évoluer pour trouver sa pleine maturité.
En effet, soit tu t'intéresses sérieusement aux formes classiques de poésie, et tu l'étudies suffisamment pour nous livrer un texte à la métrique parfaite, soit tu lâches les vannes de ton imagination, et tu ne vois plus que la musique du texte, libérée de ce classicisme.
Maintenant, si tu es très courageuse, tu peux faire les deux, et nous livrer deux versions de chaque texte, mais je te dis pas le boulot ! Ce vrai travail risquerait aussi de tuer ton imagination et la spontanéité de ce que tu fais. Il existe sans doute un verrou à faire sauter pour t'amener vers une écriture encore meilleure.
Je suis en tous cas charmée par ce texte, il y a tant de bonnes choses, et le titre en effet, superbe...

Prêcheur Nombre de messages : 937 Date d'inscription : 28/09/2007

Merci beaucoup vous trois pour vos commentaires constructifs, cela me fait plaisir de recevoir sur ce forum une telle attention, de lire des avis, qui je me rends compte ont pris sur leur temps.

J’ai souvent des moments de doute et parfois l’indifférence me touche sensiblement.

Je suis toujours réceptive aux critiques, celles qui font avancer et celles-ci sont très riches pour moi. Enfin toutes celles que j’ai reçues ici. J’ai bien conscience de tricher mélangeant forme classique et dilettantisme. Je mérite bien un blâme pour être consciente justement de mes erreurs et continuer à oublier le rythme constamment. Il faut dire que j’aime tellement les rimes, que c’est plus fort que moi. En résultent des vers bancals, des soucis de rythme, de musicalité.

En faisant le poème volte marine avec margo, j'ai réalisé que j’ai des images, mais pas l’organisation, l’agencement, ni la cohérence. D'ailleurs, merci encore margo pour ce que tu m'as apportée par cette co-écriture.

C’est très fouillis et mon écriture est le résultat de ce que je suis vraiment. C’est parfois difficile de réaliser à quel point on se met à nu surtout lorsque l’on publie.

J’ai aussi publié sur OR, ce poème notamment et je n’avais pas le recul nécessaire pour juger.

J’ai reçu d’ailleurs une critique constructive (un peu réclamée il faut dire, honte à moi Embarassed

) et du coup, je ne sais plus ce que vaut vraiment ce titre "mon mâle d’amer", les avis étant mitigés à ce propos.

Avec un peu de réflexion, je peux dire que ce titre résume beaucoup de chose, tout en restant mystérieux mais que par rapport à lui, il manque quelque chose dans ce poème que je n’ai pas réussi à faire passer sauf sans doute dans la dernière strophe qui se détache des autres, un peu plus intense.

J’accepte avec un grand plaisir vos aides. J’ai déjà écris des poèmes en vers libre, me détachant de toute forme classique, mais je trouve que ce n’est pas bien du tout, les images sont banales, bref je ne suis pas convaincue. Mais je vais persévérer dans cette voie tout en ne perdant pas de vue les décasyllabes qui justifieraient les majuscules et les rimes. Encore un grand merci, je suis touchée.

Prêcheur Nombre de messages : 937 Date d'inscription : 28/09/2007

Suite à mon message ci-dessus, voici le poème retravaillé, difficile de faire des décasyllabes sur la première strophe

Mon mâle d’amer

J’ai subi une chirurgie lexicale

Afin de punir tous les mots ennemis,

Lavé mon cerveau en fond de cale

Par quelques vagues à l’âme endormie.

Vivante par cette cure des maux

A désaimer le mal, songe dément,

A valser avec son propre écho,

En notes de nos silences amants.

J’ai maquillé son pauvre cœur en terre,

De mes baisers à la fougue ivre.

Tremblantes nos lèvres sédentaires,

De ne pas avoir su en nous vivre.

Morte là-bas d’avoir enfin aimé,

Blottie contre mon rêve autiste,

Je dois choisir mon aube inhumée

Parmi une folie de nuits tristes.

J’ai déguisé un soldat en poupée,

Déposé dans ses yeux des dentelles

Afin de fuir ses attaques à l’épée,

Coloré la plaie vive en sang pastel.

Morte-vivante en cendres gelées

Quand le soleil bat dans sa poitrine,

A renier toutes nos étoiles brûlées

Par ses viriles envies. Assassines !

Maître Nombre de messages : 1711 Age : 76 Date d'inscription : 09/07/2007

Jaime bien l'ensemble, mais surtout:
"Choisir mon aube, parmi une myriade nuits tristes".
Ecoute les Vestale, le grand chef m'a dit à peu prés la même chose, et le grand chef a toujours raison (lol)! Ca permet de travailler, de faire sortir les images sans sacrifier le fond à la forme.