Huitième avant dixième
Trois syllabes, une octave.
Triolet sur la palette
De Vlaminck et de Matisse.
Les ors fauves jouent aux cordes
Du vent mauve des bruyères,
Dans les brumes ourlant les brandes,
Une lumineuse symphonie.
Le poète prés de sa muse,
S’épanche sur la trahison
De la maîtresse tant chérie
Qui préféra piano à mots.
Les Hèspèrides dansent encore,
Sous les pommiers croulants de fruits
Riches du larcin d’Héraclés.
Obéron les rejoint la nuit.
La quintaine malgré son arc
N’affole plus les passereaux
Pillant le grain que le semeur
Jette en terre qu’ameublit
La herse lestée de pierre.
Sur la grève, le long des murs
Les bourgeois croisent les marchands
Comptant déjà épis aux grains.
Surligné d’un feutre dément,
Son nom est entré dans l‘histoire.
Camarade, un joli mot
S’il n’est écrit avec du sang.
Odessa, Ekaterineburg
Transibèrien d’espoir à mort
Rouges et blancs portant le feu
Aux steppes que Blaise rêva.
L’automne sera malade,
Si ton amour n’y survit pas.
Pour conjurer mélancolie,
Invoque les noms d’Octobre,
Suis les violons de Verlaine
Et la Seine de Guillaume
Le triangle des migrateurs,
Jusqu’aux grands bûchers de Samain.
PS: Comme son nom l'indique, dans l'Antiquité, Octobre était le 8ème mois car l'année commençait en Mars.
La 3ème strophe est inspirée de l'enluminure du mois d'Octobre dans les Trés riches heures du duc de Berry.