Rêve réminiscent

Ben dis donc c'est pas un "rêve" c'est un cauchemar... !

J'aurai préféré une forme texte , simple.

Sinon c'est terrible!

Je n'aimerais pas faire ce genre de cauchemar, mais il est bien retranscrit.

AH ben voilà, génial ! Là, ça me percute d'avantage!
Pas de coupures inutiles pour gêner la lecture.
C'est d'autant plus fort que ce texte est plein de violence, de colère et de tristesse.

Je préfère sous cette forme aussi.

Alors il aurait fallu le poster ailleurs.. Oops, trop tard !

Bof , les poèmes en prose, c'est tout de même de la poésie non?

Je préfère également lire ce texte en prose.

Bon ben pas de regrets alors. En plus ça m'a permis, comment dire, de vider ma corbeille !

"Le monde est un broyeur d’enfants qui tire leurs vies aux dés rien que pour s’amuser et détourne leur futur en impossible parcours."

Quelle phrase !

C'est tout à fait l'effet que cela me fait quand je me retourne sur mon passé et celui de mes fils.

Je vous remercie sincèrement d'avoir partagé ce passé douloureux.
C'est arrivé entre mars et juillet 1968, j'allais avoir 6 ans et ça a beaucoup influencé ma manière d'être et mon physique aussi.

ça fait du bien de vider sa corbeille. On le fait bien pour nos ordis !

Ce que je me demande, c'est : qu'est-il arrivé ? Parce que là on ne comprend pas. Tu étais à l'hôpital ? Et on t'a frappée ? Non... ou en pension, alors ? Mais que pour 4 mois et en été, non. Ou dans un centre spécialisé ?
Enfin bref c'est pas clair.

Sinon pour l'histoire d'agencer la prose avec plein de retours à la ligne pour lui donner une forme poétique, comme tu le vois ça ne marche pas trop ici, on n'est pas sur OR !

Quel curieux, ce filo !

C'est pas trop le but du texte, que d'expliquer les raisons de sa présence dans ce lieu. C'est peut-être trop compliqué et trop long à rajouter dans le texte.
ça impliquerait en plus un jugement ( positif ou négatif) qui n'a pas lieu d'être.

Je n'ai pas besoin de ces précisions.
Elle nous raconte juste ce moment là d'intense solitude, on comprend qu'il s'agit d'un enfant et qu'il a peur.

Après chacun d'imaginer le pourquoi de la chose, et de le raccrocher à son propre vécu : certains diront : han comme moi quand on m'a mis en colo ! d'autres penseront : oh là là , comme j'ai eu peur moi aussi, lors de ce séjour en pension ! D'autre encore : Ouf, j'ai jamais vécu ce genre d'expérience, merci papa, merci maman.

Sinon oui, c'est clair que la forme en vers d'un poème n'est pas toujours justifiée.

Souvent je me demande : mais pourquoi il fait un retour à la ligne, le gars... En plein milieu d'une phrase!
Ok ça fait joli. MAis bon y'a certainement d'autres raisons , si vous savez, expliquez moi.

Citation :

Souvent je me demande : mais pourquoi il fait un retour à la ligne, le gars... En plein milieu d'une phrase!
Ok ça fait joli. MAis bon y'a certainement d'autres raisons , si vous savez, expliquez moi.

Souvent, la seule justification que j'y trouve (hormis pour les rimes évidemment) c'est à la lecture à haute voix : l'alinéa permet d'être sûr qu'on veut une coupure, un arrêt, plus précis qu'une virgule qui peut n'être qu'une respiration. Enfin, bon, ce que j'en dis... vu qu'encore plus souvent, je trouve que le poème n'est que de la prose poétique...

Et sinon, sans fayoter, ben je suis un peu comme Filo : j'aurais bien aimé un ou deux indices. Surtout que "rêve réminiscent" a quelque chose de pléonasmique qui suggère le délire ou je ne sais quoi... c'est flou quoi.
J'aime bien la dernière phrase, même si je ne suis pas d'accord

D'accord, c'est donc une histoire de rythme.
Alors la coupure n'est pas toujours justifiée, alors.
A moins de faire une lecture bizarroïde...
Merci de m'éclairer , Farouche.

J'ai adoré la "Vilaine" manière de dire tes poèmes, Farouche. Il a quelque chose dans la voix de magique.
Il leur donne une force pas commune. Respecterait-il les coupures intempestives de vers ? Je me demande...

Je rapproche ce texte des "miettes" de Geho qui, lui, ne nous rapporte pas un cauchemar, mais prend le ton narratif de la confidence.
Ayant vécu le même parcours, je donne raison à Labourrique quant à l'appropriation des mots de Cath: je m'y reconnais tout à fait; mais en l'interprétant, je risque de me tromper: le vécu de Cath n'est peut-être pas le pensionnat. Ce qui compte c'est que sa manière de le relater m'ait accroché, que je me soit identifié à son récit.
Pour la dernière phrase, je retiens la profonde douleur qui permet d'écrire cela, et je la fais mienne; à ceci près que j'aurais écrit "Ce monde", le mien, celui que je perçois à travers mon propre "passage" ... en laissant la porte ouverte à un autre monde, le vôtre peut-être, que la résiliance me permettra d'atteindre.
Enfin, pour la forme (poésie ou prose) elle m'importe peu parce que trop subjective: chacun est libre d'utiliser l'espace pour accentuer tel ou tel trait de son texte; tout juste je me poserais la question : "a-t'il eu raison?", mais en respectant son choix.
Mais le rythme, à mon avis, c'est d'abord la ponctuation; sans doute une déformation de ma lecture musicale: ne dit-on pas que les silences dans une partition de Mozart et à la fin d'un morceau de Mozart, c'est toujours du Mozart...?

merci, Cath!
Mick

" Je suis installée dans un lit qui n’est pas le mien, dans une chemise de nuit qui n’est pas à moi et qui gratte comme une torture... "


Il est des rêves qui marquent un passage ou bien qui nous signalent une posture intérieure qu'il nous appartient peut-être de transcender. Peut-être qu'une partie de toi est encore prisonnière (symboliquement, bien sûr) de ce dortoir. Pourquoi ne pas "écrire" une suite pouvant déboucher sur une évasion, une libération... qui sait ?

Ps: Mick, c'est quoi ton répertoire ?

Code:

J'ai adoré la "Vilaine" manière de dire tes poèmes, Farouche. Il a quelque chose dans la voix de magique.

Bien d'accord !

Code:

Pourquoi ne pas[i] "écrire"[/i] une suite pouvant déboucher sur une évasion, une libération... qui sait ?

Ce serait une intéressante façon d'exorciser le cauchemar...

Pas mal la citation dans des balises codes ...

Code:

Pas mal la citation dans des balises codes .

C'était pas exprès, mais c'est vrai que c'est bien. Je croyais que Filo avait fait un nouveau système plus visible pour les citations, lol

"Pléonasmique"... je mot me plais. Hors sujet, je sais, mais je tenais à le dire !

Ton texte, Cath, je préfère aussi la forme en prose, tout aussi poétique. Le texte me met mal à l'aise, mais je sais pourquoi, et il est malgré cela très beau. La dernière phrase notamment ! Comment ça Farouche, pas d'accord ? Ce n'est pas toujours vrai, certes, mais souvent, je trouve.

Pour les retours à la ligne, je ne suis pas d'accord. Je trouve qu'ils peuvent être indispensables, correspondrent à un rythme voulu, cassures, déstructuration, déstabilisation du lecteur, attention ralentir, baoum... ça a son importance aussi en poésie non ?

Citation :

Comment ça, Farouche, pas d'accord ?

Code:

Le
monde est un broyeur d’enfants qui tire leurs vies aux dés rien que
pour s’amuser et détourne leur futur en impossible parcours.

Phrase belle et bien tournée, mais je ne puis pas plus souscrire à la généralité que je ne le ferais pour : le monde est une joyeuse lessiveuse qui tire au sort quel bonheur attend chacun (sauf que celle-ci est moche et mal tournée)...

Code:

Le
monde est un broyeur d’enfants qui tire leurs vies aux dés rien que
pour s’amuser et détourne leur futur en impossible parcours.

Cette phrase est certainement essentielle pour son auteur.
L'image des enfants broyés est assez insoutenable (sans doute volontairement). "broyeur d'enfance", ne conviendrait-il pas ?
Par contre " détourne leur futur en impossible parcours", me plaît beaucoup...

Holà... Je pars à peine 2 jours et on s'affole, on s'énerve... mais on s'intéresse !
Alors ! 1° merci à tous et toutes et pardon si c'était peu clair mais il y a tellement de choses (anciennes ou récentes) difficiles à gérer dans ma vie, que ben... je fais ce que je peux.

3° avant le 2° parce que … ça me démange !

Filo, qu’est-ce qui te donne le droit de penser que j’ai cherché à donner à mon texte une forme poétique pour je ne sais quelle stupide raison ? On se connait tant que ça ?
Non. Alors peut-être ne sais-tu pas une chose à mon sujet, pourtant elle se voit facilement. Je suis bourrée de défauts mais je n’ai pas celui de faire semblant. J’écris depuis des années et j’ai prouvé par de nombreux posts que j’ai une vraie écriture poétique. Assez du moins pour ne pas avoir à me prendre de telles remarques acerbes. Ce texte est sorti sous cette forme, c'est comme ça.

Avec cette phrase, tu as juste été injuste et désobligeant gratuitement. Les autres m’ont dit que la forme poétique ne s’imposait pas et je l’ai changée. Et j’ai admis que c’était mieux. On peut me faire des
remarques. Mais pas celle-là parce qu’elle n’est pas du tout justifiée. Celle-là, justement, est juste bonne pour être postée sur OR. Je n’y retournerai pas et j’aime poster ici.
Pour tous les échanges que j’ai avec les autres et jusqu’ici avec toi. Alors je ne suis ni revencharde, ni du genre à me fâcher à mort, ça vaut pas le coup et j’en ai vu tellement d’autres… Mais s’il te plaît, fout moi la paix. Juste la paix. D’avance merci.
Je pense qu'être 'grand guru' ne t'autorise pas à tout dire sans faire gaffe si tu blesses les gens en leur prêtant des intentions qu'ils n'ont pas. Je ne viens pas sur ce site pour m'entendre dire que je fais du genre poétique. si tu ne veux plus m'y voir, dis-le clairement. Je préfère. Et rien ne t'oblige non plus à lire ce que j'écris.
Ce texte est sorti de mes tripes où il sommeillait depuis environ 40 ans. Si tu lis la suite, tu verras que j’en ai bavé et ça n’est que la partie émergée de l’iceberg crois-moi ou pas.

Au fait, ça t'apporte quoi de faire des remarques de ce genre ? A moi, rien, je te l'assure. Voilà. Bon, n'en parlons plus, j'en ai même beaucoup dis.

2°Vous voulez des précisions pour comprendre, je vous les donne, je ne voulais pas en faire spécialement mystère. C'est plutôt que je ne voulais pas avoir l'air d'utiliser ce fil pour raconter des choses personnelles de ma vie qui pourraient mettre mal à l'aise ceux qui ne viennent que lire un poème (ou plutôt un texte. J'y reviens après). Mais je vous préviens, je ne sais pas faire court.
Voilà l'histoire qui a inspirée ce texte.
Depuis très petite j'étais fragile au niveau ORL. Un toubib m’a fait une
trentaine de ponction dans les sinus pour enlever le pus et injecter un
antibiotique alors qu’il n’en aurait fallu que 3. Résultat : mes vaisseaux
sanguins du nez ont lâché petit à petit et j’ai eu de petits puis de plus en
plus gros saignements de nez qu’il a fallu cautériser. Ça s’est fini par une grave hémorragie, une infection du sang par un microbe (le streptocoque).
J’ai passé un mois et demi à l’ancien hôpital Hérold en janvier et février 1968. J’ai failli y perdre la vie 2 fois. Pendant plusieurs semaines, je voyais un jour ma mère 5 mn et le lendemain ma mère. Perfusée aux 2 bras, je mangeais sans sel, sans sucre. J’ai aussi reçu des doses massives de cortisone pendant 18 mois qui ont modifié ma morphologie. J’étais très faible (globules rouges divisés par 10, les blancs multipliés par 10). En plus, on n’expliquait rien aux gosses à cette époque et j’ai cru que j’avais fais quelque chose de mal.

Je suis rentrée chez moi 15 jours et mi-mars, les médecins ayant convaincu mes parents qu’il le fallait pour ma santé, je suis partie dans un hôpital ‘héliomarin’ à Hendaye où je suis restée jusqu’en juillet 1968.

Là, ça n’a pas été le pied. Il y avait toute sorte de mômes : ceux de la DASS, les malades comme moi, ceux semi-valides qui avaient la polio et ceux, lourdement handicapés physiques ou mentaux. Les valides et semi devaient pousser les chariots jusqu’à la plage 2 fois par jour aller-retour. Des femmes sans formation dites ‘taties’ s’occupaient de nous de loin. Il y avait une section pour les 3/6 ans et les 6/12 ans. Comme j’avais 5ans 7 mois et qu’il n’y avait plus de place chez les 3/6, me suis
retrouvée avec les plus grands et à table, comme j’avais le look ‘bouboule’ (la cortisone), ben les premières semaines je bouffais absolument rien à table et rapidement, n’osant rien demander, parce qu’on nous demandait de nous débrouiller (ou plutôt on nous envoyait vertement aller voir ailleurs si on
demandait quoique ce soit), j’ai fini par aller fouiller les poubelles et j’ai
manger pêle-mêle des épluchures de fruits et de légumes, des rognures de viande et du pain rassit. Puis j’ai été repérée et ensuite j’ai pu un peu mieux manger à table.

En arrivant, on m’a pris mes affaires pour me donner un uniforme : maillot blanc et short rouge. la nuit (dortoirs de soixante lits avec 5 mètres de hauteur), chemise de nuit et pas de doudou. La première nuit (dont le texte est issu) j’ai beaucoup pleuré. Alors les autres, pour me faire taire, sont venus m’en mettre une… Terrible. Le lendemain j’avais plein de marques mais personne n’a rien dit, ni les gosses ni les taties ni les toubibs. Bien sûr ma mère me téléphonait, m’écrivait beaucoup et m’envoyait des colis pleins de friandises et de petits cadeaux.

Mes parents sont venus me voir à Pâques et je les ai suppliés à genoux de me ramener à la maison mais les toubibs ont été très persuasifs, disant qu’ici je pouvais me refaire une santé. Alors je suis restée jusqu’en juillet où mes parents sont venus passer le mois pour que j’y reste le plus longtemps possible.


Sauf qu’entre temps il y a eu mai 68. Donc, plus de coups de fils, de lettre et plus de colis. Les gosses de la DASS m’ont dit « Ah ben moi aussi au début ma mère elle m’a écrit. Mais après j’ai plus rien reçu. Alors t’es comme nous : ils veulent plus de toi ! » … Bien sûr aucun adulte n’a eu l’idée de nous expliquer qu’à Paris, c’était l’émeute et que tout était bloqué.

Alors j’ai cru que mes parents m’avaient abandonné pendant
2 mois, ce qui est interminable lorsque l’on n’a même pas 6 ans. Je me suis crue rejetée par mes parents parce que j’avais fais quelque chose de mal. J’ai donc vécu de longues années avec le besoin terrible d’être aimée des autres.

Vous vouliez savoir, vous savez. Ça a été mon histoire.