Révolution Post Temporelle

Qui a encore besoin d’une clef à sardine?
Il est de ces objets devenus inutiles,
Qui terminent au musée une vie bien remplie.
Ou, accrochés au mur des souvenirs d’antan,
Entre la photo sépia des noces de grand maman,
Et l’éclat numérique des dernières vacances:
“Regardez, là, c’est nous devant la tour de Pise.”

Qui a encore besoin d’un campanile penché?
A quoi servent les cloches qui ne sont plus l’horloge,
Des travaux et des jours au rythme des saisons?
Elles appelaient vers les usines,
Les sardinières aux doigts agiles.
Prestement elles rangeaient dans les boîtes de fer blanc,
Le magique poisson soigneusement apprêté.
C’était la loi de l’océan, donner un jour et demain prendre.

Qui a jeté la clef de Jadis et Naguère?
Verlaine en pleurerait des notes synthétiques,
Ses violons accordés par un ordinateur.
Le prix des vieilles choses grimpe aux bourses de la mode.
On vit dans un décor, mais le sens est perdu.
Les mains ne savent plus caresser un outil.
Les boîtes estampillées s’entassent dans un placard,
Pour ouvir leur mémoire, il est besoin d’une clef.

Ces questions empreintes de nostalgie m'ont déjà effleuré l'esprit, chez mes grands-parents ou dans des vieilles maisons, ou des musées...
Tu pourrais énormément développer cela plutôt que de t'en tenir à ces quelques lignes, mais je ne comprends pas pourquoi les présenter comme un poèmes, avec des majuscules et des lignes versiformes. Je crois qu'ici ça s'impose : tu devrais avoir le "courage" de la prose !

Le sujet mérite en effet d'être développé et chacun pourrait participer à ce dévelopement.
Quelques lignes parce que j'avais besoin d'un décapsuleur (associé à la clef à sardine dans mon enfance) et j'en avais pas! J'ai passé ma frustration dans ce texte, et la forme poésie est ce qui me vient le plus spontanément.
Je vais prendre mon "courage" à la ligne de prose!

Oui le sujet mérite d'être développé et est sans fin...
je peux quand même commencer par deux petits points:
Verlaine serait sans doute DJ ou chanteur de rock.
quant au passé, certains de ses mauvais côtés ( intolérance, superstisions noires ( comme la magie noire ),
intolérances religieuses, baisse du niveau culturel, analphabétisme, tuberculose...) sont en train de nous retomber sur la tronche. et même la démocratie recule alors que la pauvreté augmente.
ceci dit, je vous confierai que " carte postale " de cabrel sera toujours une de mes chansons préférées avec " les chevaliers cathares " en dessert.
bise morgane!
yo ze tribe

Je ne suis pas sûre d'aimer ce titre... mais le propos me parle et me rappelle quelques visites à concarneau des dernières "vraies" sardinières. Toute une époque, je devrais dire une épopée, qui s'achève dans les réglements européens sur l'hygiène. En tous les cas, je trouve le texte intéressant et (comme d'habitude !), bien tourné. En faire de la prose et développer le sujet serait certes intéressant.

Les sardinières en question sont celles de Douarnenez, mais ça reste en Bretagne!
D'ac avec toi, Pirate, le passé n'avait pas que de bons côtés et ce sont les pires qui nous reviennent, on régresse allégrement.
Bon, parole de magicienne, dés que mon fiston qui m'occupe beaucoup a libéré l'espace et l'ordi, je me mets au dévellopement du sujet, (en prose). Et je compte sur votre apport...
Bises D'Avallon.
C'est fou ce qu'une simple clef à sardine peut ouvrir!!!

tu m'as volé mon ouverture de propos,
Morgane!, quelle puissance dans une simple clef, en effet.. nostalgie, quand tu nous tiens!
mais n'oublions pas la sueur et la souffrance attachées aux vieux outils (et c'est en cela aussi qu'ils sont respectables), et que les caresses de jadis engendraient des mains calleuses aux besogneux...
mais tu vas nous le dire mieux que cela!
merci, fée!
Mick

Salut Morgane, et bravo pour ce poème.

Je trouve l’articulation autour de la clé vraiment très réussie.



Je ne voudrais certainement pas calmer tes envies de prose, mais je trouve à cette forme que tu as choisie l’intérêt de la synthèse par l’image : cette clé va me rester, c’est sûr.



Et puis, avec leurs systèmes modernes, ça casse une fois sur deux et le reste du temps, on se met de l’huile partout !



Sauge

"On vit dans un décor, mais le sens est perdu"

C'est si souvent tellement vrai! J'aime cette porte que tu viens d'ouvrir. Le bon vieux temps comme on dit par chez nous...

Amicalement

Fracas

Allez moi aussi j'ajoute mon grain de sel dans la boite à sardine...
Le propos, j'adhère totalement (encore que... j'en ai une de clé à sardine, mais bon elle pourrait prendre sa retraite, c'est vrai !). Mais ça finit en queue de poisson (de sardine ?) et on sort de ton poème comme en sortant de table avec la faim ou la fin qui tenaille !
la forme ? Ben moi ça m'a pas gêné, donc les 2 formes me semblent convenir.
donc, Merci Morgane.
Cath