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Il se dégage une force de ce texte certainement égale au mal-être qui est le terreau de tes mots.
J'aime le "cri de la jeune accouchée..", et son idée de re-naissance (tu le découvriras, ce cri, dans "et incarnatus est" de la messe en ut de Mozart); les "barreaux limés sans jamais être mis à terre..." m'ont aussi beaucoup ému.
merci, Romane
Mick

Ecrire (avec une hache!) n'est-ce pas aussi un moyen de rendre cette métamorphose effective: "un jour d'un autre matin"?
Margo, touchée.

Merci vous deux, d'avoir mis toute l'attention dans la lecture.
Mick, après le séisme, il y aura les ondes de choc. Je risque d'écrire encore en noir et en rouge durant un certain temps.

C'est étrange, l'écriture...

Le titre m'a paru maladroit la première fois que je l'ai lu, mais comment penser à une maladresse de ta part ?
Dès la première ligne parcourue, j'en ai compris la force et la portée.
Je trouve comme une pesanteur dans ce poème, on se sent tiré vers un fond très noir et déchirant. Et pourtant, un espoir, presque amer, esquissé, mais un espoir quand même... la tension même dans ton texte induit cette fuite vers l'avant, cette vision d'un possible.
Je ne sais pas si je suis bien cohérente à une heure pareille, mais l'impression en te lisant est vraiment très forte. Je me sens concernée, ô combien, par ce que tu dis, mais ta façon presque brutale d'aborder le sujet incite plus à l'action qu'à la mélancolie.
Poème-thérapie ?

Je ne sais que te répondre, Constance. Si ce n'est, peut-être, que je ne suis pas friande de mots tièdes, et qu'en toute émotion la force est présente et qu'il faut trouver comment exprimer cette force.

Le titre est curieusement adoré par les uns, incompris par d'autres. Pourtant il est si cohérent dans mon esprit et il reflète dans une telle exactitude l'ensemble de la poésie (toujours dans mon esprit), que je ne le changerai pas.

Matin est signe d'un jour neuf. Il symbolise l'ensemble de l'atmosphère de ce jour là, qui représente l'atmosphère d'une autre époque de vie. Donc "jour d'un autre matin" exprime plus qu'un jour, mais une époque à venir, laquelle commence au matin, à l'aube, bref, au commencement.

Je suis fan de ces images-symboles, et reconnais qu'il faut savoir les déchiffrer, mais quand on les perçoit bien, alors on en comprend le sens exact. C'est ça la magie de la poésie.

Merci pour ce commentaire, ma belle.

"les coutures de sa bouche sauteront sous la pression d'un cri de jeune accouchée"
il y a tout ce que tu veux dire dans ce vers: le silence imposé malgré la souffrance, la force de la vie et la jeunesse dans la tête, une nouvelle vie qui commence, les plaies des coutures à guérir. Ce sera le jour du nouveau matin.
Qu'il te vienne vite.

Arriver à dire un maximum de choses en un minimum de mots.
Tu as décodé à merveille, geho...

Eh bien, que dire de plus...
J'ai lu, fut ému, ai aimé.
Voilà.
J'aime les textes noirs ou bien rouge-sang. Parce qu'ils sentent la vie et l'espoir.
Pour moi, tant qu'il y a de l'écrit, il y a de la vie, et donc de l'espoir. Non ?
A te dire aussi que j'ai trouvé particulièrement poétique ton titre puisqu'il m'a attirée et que je suis allée voir et... ceci :

"Rouée des coups des claquements de ses verrous
son coeur en haillons des amours déchirantes
ses nuits blanches à dépecer le temps
Quand ses ongles grinçaient
triste carrousel d'un regard enfermé
Une cavalcade de doigts emportera les siens dans une course échevelé"
Enfin, j'ai apprécié le rythme particulier inssufflé à ce texte dépouillé de toute ponctuation. Il y avait comme un essoufflement voulu. Et il y a je crois peu de texte qui le supportent.

Et puis donc merci, grand merci bien sûr...[/u]

Ah eh bien vu que mes textes blancs étaient déjà perçus comme noir et rouges, tu risque d'être servie en lisant ceux que j'ai postés ici. Je crois que c'est Constance, un jour, qui m'écrivit ici qu'elle avait peur de me lire, mais qu'elle ne pouvait pas s'en empêcher...

Merci de ton passage, Cathecrit.

Quand l'extrême lucidité se mêle à une profonde psychologie de l'âme humaine, quand on est capable, comme toi, d'utiliser les mots de la façon la plus sincère et la plus frappante qui soit, quand ces mots se donnent au service d'une vie et d'une expérience intenses, cela donne des textes plutôt percutants.

J'ai lu tes "petits mots" par tout petits bouts, parce qu'on en sort à chaque fois comme courbatue de l'esprit. J'aimais bien d'ailleurs qu'on me les lise, il me semblait qu'ils pénétraient directement dans mon esprit sans le biais d'un effort quelconque, presque comme un rêve insidieux.

Alors oui, Romane, j'avoue que cela m'effraie parfois de te lire, parce que ce que tu écris me bouleverse profondément, et oui, je ne peux m'empêcher de te lire, parce que ce serait rater quelque chose de peu commun (je n'ose dire : exceptionnel pour ne pas froisser ta modestie).
René Char écrivait : "Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards, ni patience".

Pourtant tout cela est si peu, si peu, si peu, tu sais, comme une voix intérieure que l'on entend au fond de soi quand on fait le repassage où qu'on est au volant de sa voiture. Tous ces mots là, comme ça.
Ecouter l'en-dedans et le laisser filer du bout des doigts ou du bout d'une plume, sans rien d'autre, pas d'effet particulier, pas autre chose que ces mots qui viennent comme on les vomit, sans égards ni dandinements, juste comme ça.

Je crois savoir l'effet que ça fait de les entendre dire. A chaque fois que j'ai entendu par une autre voix mes propres mots, j'ai eu du mal à comprendre qu'ils étaient miens, et surtout, oui, surtout, qu'ils disaient le profond aussi crûment.

Pas facile d'expliquer ça.

Ah oui ! oui oui oui comme je suis d'accord Romane !!!
C'est exactement ce que je vis : on est en train d'accomplir n'importe quelle tâche plutôt matérielle et d'un coup les mots viennent et l'on court après un stylo l'air fébrile...
Moi aussi on a lu l'un de mes textes (écrit pour Amnesty Internationale) et comme tu dis, les mots te frappent et te surprennent d'autant plus qu'ils sont chargés de l'émotion du lecteur...
Et vrai aussi qu'il est compliqué de décrire tout cela...
Merci encore à toi

Décrire ce qu'on a écrit est compliqué, mais ce qui compte est d'écrire et ça Ro, tu le fais superbement...
C'est vrai que nos textes lus par d'autres prennent une nouvelle dimension: "C'est moi qui ai écrit ça?", et ils vivent.
Je n'en remets pas sur les compliments, je suis d'ac à 100% avec ce qui a été dit!

Merci à vous deux, merci. L'écriture, ce merveilleux moyen d'expression....