Je viens de lire un llivre tout à fait extraordinaire, qui m'a tenue éveillée jusqu'à -hum- trois heures du matin (impossible de le lâcher !) : il s'agit de "Moi, Phoolan Devi, reine des bandits".
Bien que ce soit son récit, le récit authentique sa vie, aussi hallucinante soit-elle, cette femme ne sachant ni lire ni écrire, elle a dicté à des écrivains l'histoire mouvementée de son existence.
Née dans un village pauvre de l'Uttar Pradesh (une région essentiellement agricole), et dans une caste misérable (les mallahs, une sous-caste des shudras ou cultivateurs), elle est mariée à 11 ans à un homme trois fois plus âgée qu'elle, qui la viole et la martyrise. D'un esprit étonnamment rebelle, elle s'enfuit, et aucune torture, aucune humiliation de la vie ne réussit à la faire plier. Capturée par des bandits de grand chemin, elle épouse le chef de la bande et s'impose parmi eux comme une meneuse, se déclarant protégée par la déesse Durga (une déesse guerrière).
Avec sa bande, elle va sillonner deux provinces, voler l'argent aux riches pour le donner aux pauvres gens de sa condition, venger les filles violées et maltraitées, s'élever contre les injustices, bref, une sorte de Robin des Bois au féminin. Elle va faire un tel remue-ménage avec ses bandits que le gouvernement lancera la police, l'armée, et toutes ses forces contre eux, promettant des primes faramineuses pour capturer la "reine des bandits". Phoolan Devi négociera sa reddition avec Indira Gandhi elle-même, sortira de prison en 1994 après une dizaine d'années enfermée, et deviendra députée au parlement indien.
Phénoménal destin...
J'ai été saisie par la description minutieuse des conditions de vie dans ces villages, l'esclavage dans lequel sont tenus les castes les plus pauvres, et je ne parle même pas de la condition des femmes... le tout raconté avec une sorte de candeur, une précision journalistique étonnante, c'est un magnifique témoignage d'une femme exceptionnelle.
Et puis je saisis mieux les idées visionnaires de Gandhi concernant le système des castes.
Franchement, je conseille vivement ce livre.