J’étais soi-disant somnambule

J’étais soi-disant somnambule


Les prévisions étaient
favorables. Je sais – cette fois
cela devrait arriver. A cette altitude
le vent fort devrait permettre de se poser

délicatement à côté des moineaux, sur le saule pleureur. Dans la maison
d’en face quelqu’un criait – dans le cadre de la fenêtre il était accroché
solidement jusqu’à ce que ses doigts blanchissent. Il aurait pu

réveiller des oisillons, j’ai pensé qu’ils dorment
à ce moment. Froid. Qui aurait pu soupçonner
qu’il ferait si froid ? La brume

rinçait le reste du sommeil. De plus en plus,
distinctivement les balcons passaient, s’éloignaient :
et les pots en rayures, et la taie aux éléphants,
et le voisin avec le visage

comme de chez Munch. Des épines vertes poussaient démesurément
je ne sais quand. J’ai du sentir encore quelque chose;
un paquet de golden dans la poche. Entier.

Bravo, j'aime beaucoup ce texte, il transporte et je suis devenue somnambule moi aussi. Tout simplement.

Je suis si surprise du découpage de ton texte, que je l'ai lu et relu, jusqu'à ce que, en étant totalement imprégnée de l'étrangeté de tes mots, pourtant d'une extrême précision, je me rende compte qu'il n'y a pas lieu de chercher à comprendre.
Le tout s'enchaîne avec une cohérence calculée, et même si je ne vois pas tout ce que tu as voulu dire, tant cela est riche, l'ensemble m'enchante par sa singularité.
Séduite aussi par : "La brume
rinçait le reste du sommeil"

un voyage onirique superbe.

J'adore! Un rêve éveillé, moment magique et insaisissable...
La forme sublime ce poème singulier. Bravo.

"Qui aurait pu soupçonner
qu’il ferait si froid ? La brume..."

Superbe! Voilà ce que j'aime. Quand les mots voyagent, bougent , se répondent, s'amusent à créer de nouvelles images. On en oublierait presque l'auteur! Presque...