Aux quatre coins offerts

Les firmaments ascensionnels des quatre coins,
Nous glissaient quelquefois des ailes pour voler loin
Étourdissant nos oreilles de parfums éclatants,
Emplissant nos yeux d'étincelles si odorantes !


Des quatre coins de cet univers, je rêvais
Éveillée, endormie, allongée, à l'envers,
Je rêvais de folies, des tropiques du cancer
Pour m'enfuir de ce corps, bec et ailes je n'avais


Emplissant l'horizon de savanes turquoises
Le rêve se pavanait à l'orée de mes cils
Irisant mes forêts d'impressions iroquoises
Je hurlais au bonheur d'aimer les rêves dociles


Rêver durant la nuit d'éveillants rouges poèmes
Qu'éveillée j'écrivais griffonnant capricorne
Ensorcelant ma plume d'infinis stratagèmes


Pour finir assoupie au creux tendre d'un vers
Bondissant, souple et joyeuse sur les bornes
Des quatre coins de mes rêves audacieux et offerts


Cathecrit, dimanche 24 mai 2008

Le désespoir est le privilège des nantis.
La "vraie" souffrance appelle, quant à elle, à l'élèvation.
Ce poème, feu d'artifice, en témoigne.

Margo, touchée.


"Emplissant l'horizon de savanes turquoises
Le rêve se pavanait à l'orée de mes cils
Irisant mes forêts d'impressions iroquoises..."

Comme je suis contente de te retrouver, Cath ! ça faisait longtemps.
Des choses bien séduisantes dans ce texte : "Irisant mes forêts d'impressions iroquoises", par exemple.
J'aime moins : "d'éveillants rouges poèmes", mais tout cela est bien agréable à lire.
Sinon, Margo, je ne suis pas sûre d'être d'accord. La souffrance, celle que l'on ressent dans son corps, n'amène qu'à l'engourdissement de toutes les autres facultés. Ca bouffe la tête, pour résumer, du moins je l'ai ressenti comme cela. Pour l'élèvation, il faudrait être une sainte. Et j'en suis loin...

Je voulais parler de la souffrance contre laquelle on ne peut rien. Celle des malheureux qui crèvent de faim, des malades... La souffrance de ceux qui n'ont pas d'autre choix que d'essayer de vivre quand même, à tous prix, alors que d'autres, qui ont tout, se complaisent avec narcissisme dans leurs petits malheurs et ce, jusqu'à se détruire.
C'est ce que j'ai ressenti en lisant ce poème, un combat pour vivre au delà de la souffrance, malgré elle. Il ne s'agit nullement de considérer la souffrance comme une voie de salut mais de remettre les pendules à l'heure, si j'ose dire. Alors hauts les coeurs! aux malades et aussi aux bien portants!

Pour illustrer mon propos, voici un extrait d'un des films que je préfère. L'instant, juste après le dèsespoir. Quand tout est perdu...
https://www.youtube.com/watch?v=cXNApZ2ALiQ

Ah oui, la danse de Zorba le Grec, c'est magnifique.
Mais comme disent les arabes : la danse est la fille du désespoir, et la mère de l'oubli.
La danse est l'essence de la vie, la palpitation de l'être en son entier... elle englobe tout ce qui existe, même le désespoir, et lui donne forme dans la beauté.

Que je suis d'accord Constance ! Pendant longtemps, la danse fut pour moi un exutoire salvateur... parce que ça me rapprochait de la beauté et m'élevait loin de mes emmerdements !
Merci à toutes les deux, toujours là pour répondre, ce qui n'est pas mon cas. Désolée, trop mal aux mains et les doigts gonflés et ankilosés
A plus

Quatre coins des rêves, audacieux!
Sol

"Emplissant l'horizon de savanes turquoises
Le rêve se pavanait à l'orée de mes cils
Irisant mes forêts d'impressions iroquoises
Je hurlais au bonheur d'aimer les rêves dociles"

belle image, et belles expressions.

Je hurlais au bonheur d'élever des rêves dociles ( je sais pas pourquoi...) !

"Ensorcelant ma plume d'infinis stratagèmes", c'est juste ça. La plume est un "stragème" mais qui dit vrai...
Un bien beau voyage Cath, et contente de te retrouver.
Sinon, les filles, je suis d'accord sur la souffrance, (la vraie, pas les jérémiades) faut faire avec et la dépasser.
Quant à la danse c'est une sublimation, je ne sais pas, mais j'adore voir les autres...

Eh bé, fière je suis de vous plaire autant !

Merci pour tous ces coms, je pourrai pas y répondre comme je voudrais, ne pouvant que peu taper (je m'en explique ailleurs).
Faire avec la douleur, oui Morgane mais la dépasser, j'aimerais bcp que tu développe parce que ça m'intéresse très matériellement !
Constance l'a très impeccablement décrite la souffrance : elle bouffe la tête à la longue et provoque souvent le renoncement à des valeurs auxquelles on n'aurait pas cru pouvoir céder avant. C'est souvent mon cas quand je vous lis, je choisis de pas répondre. Même pas parce que c'est trop dur. Parce que j'ai l'horrible sentiment que mon esprit s'amollit à force de ne pas servir. ET puis à quoi bon dire trois mots et ne pouvoir prendre le temps de taper une réponse correcte, comme je m'y astreins physiquement ce soir. Mais quel plaisir intellectuel !
C'est ma manière de toutes vous saluer. Bises à toutes... zé tous !
Merci aux nombreux lecteurs...