Petit texte de rien du tout, sans but réel. Envie fugace de douceur...
J’ouvre les yeux. Les volets ne sont pas fermés. Le soleil levant tente à peine une maigre offensive contre les stores, dont les lamelles baissées ne laissent passer qu’un mince filet de lumière. Ta tête est posée sur mon épaule, comme si en dormant tu avais cherché le réconfort d’une peau connue. La légèreté délicate de ton souffle caresse le creux de mon cou, me laissant une agréable sensation de douceur.
Tu dors. Le drap est tombé à terre durant la nuit, mais le printemps touche à sa fin et l’été réchauffe déjà nos corps nus. Les premières lueurs du jour envahissent maintenant la pièce. Le sol est parsemé de petites bandes de lumière parallèles. Le soleil, filtré par les stores, révèle la poussière de l’air lorsqu’il pénètre dans la pièce. Une tâche de lumière, au coin de ton œil, danse sur ta peau comme un papillon. Je pose mes lèvres sur cet insecte pétillant, et goûte la finesse de ton épiderme.
Tu dors. J’observe ta poitrine se soulever au rythme lent de ta respiration. Ta peau est douce et chaude. Elle caresse la mienne en une multitude de mouvements infimes, allers légers à chaque inspiration, retours paisibles à chaque expiration. La ville s’éveille peu à peu en petits sons confus, qui parviennent jusqu’à notre lit, où tu vas finir par t’éveiller. Je regrette ce moment où tu ouvriras les yeux et dégageras ton visage encore enfoui dans mon cou. Je regrette déjà ton souffle rassurant, la chaleur de ton étreinte, l’odeur blonde de ta peau. Je voudrais que le temps suspendu me laisse savourer cet instant. Ne te réveille pas. Laisse-moi ce moment. Juste un instant… d’éternité.