…Et je ne te quitterai plus jusqu’à la mort

…et je ne te quitterai plus jusqu’à la mort



Tu entres dans la baignoire
Une heure. J’attends. La cinquième cigarette
n’est qu’un piètre alibi – et au bout du compte
j’arriverai et toi
tu baisseras les yeux. Car ce toucher
froisserait la pudeur de chacun

Tu n’es pas obligé. Je suis. Depuis longtemps
pour le pire. Je peux tout te faire.

Suant de honte tu comptes les taches
au plafond, les amis déjà partis et mon temps
perdu.

Je t’aime tant. Je sais. Il serait mieux
que cela soit déjà.

Voici le dernier d’une série de douze que j’ai traduite avec Wielkiwilk. J’avoue que ce n’était pas une tache facile car la poésie d’Alter Net est très puissante et si différente de celle qu’on lit souvent. Elle touche les sujets essentiels, elle surprend par son expression et la persévérance d’aller au fond du problème, elle percute et oblige à chercher. L’auteur joue avec les mots, les sens et avec nos sentiments. Parfois elle nous laisse perplexe.

Nous continuons à travailler sur la traduction de la deuxième série de ses poèmes. Je voudrais juste dire que la revue littéraire « Voix d’encre » a choisi 5 de ces poèmes pour les publier l’automne dernier. Un beau succès, n’est-ce pas ?

Cordialement Solweig et Wielkiwilk

Je trouve celui-ci très abouti. On ne pense même pas qu'il pourrait s'agir d'une traduction!
Toujours ce réalisme exacerbé jusqu'à nous brûler les yeux.
Félicitations à vous deux. Et à Alter Net aussi!

Une poésie très puissante, en effet.
Je trouve une résonnance particulière à ce poème. Etrangement, on a l'impression que ces mots nous sont personnellement adressés, comme une invite à réfléchir, à remettre en question, un acide qui nettoie au lieu de corrompre.
Et c'est réellement un beau succès pour Alter Net d'avoir été choisie, tu la féliciteras de ma part. C'est amplement mérité, à mon sens.
J'attends la suite avec impatience, bien sûr, et je ne peux que vous remercier du travail que demande ces traductions, j'en entrevois la difficulté.

Ce poème est loin d'être mon préféré d'Alter Net, mais globalement je trouve sa poésie puissante et originale.

Voie d'encre ! Ce n'est pas rien, je connais et apprécie énormément cet éditeur de Montélimar, et en possède quelques ouvrages. Mon préféré : "Une joie secrète" de Charles Juliet, illustré au lavis par le coréen Bang Hai Ja et traduit en coréen avec calligraphie.
Je sais qu'ils éditent une revue semestrielle qui paraît au printemps et à l'automne, proposant la poésie inédite d'inconnus de France et d'ailleurs ; mais je ne l'ai jamais eu entre les mains.
Félicitations pour cette opportunité !