LE CERCLE Forum littéraire |
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| Agathe | |
| | Auteur | Message |
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Pétaloïde Fidèle
Nombre de messages : 53 Age : 35 Date d'inscription : 19/06/2008
| Sujet: Agathe Mar 15 Juil - 18:04 | |
| Nous sommes en novembre, l’automne a pourtant déjà revêtu ses apparats d’hiver, notamment le froid mordant qui lui sied si bien et qui me croque l’échine. Je m’assois sur un banc. Dans un parc. Lorsque j’évolue dans un parc, j’ai la vive impression que le dandy qui sommeille en moi s’épanouit enfin. J’adopte alors des allures élégantes et raffinées qui ne me sont guère coutumières. Une certaine assurance s’empare de moi… j’aime férocement cette sensation. J’ai eu le mauvais goût de naître avec un physique quelconque. Ce qui me vaut d’être myope. Ce qui me vaut de ne rien savoir de la personne qui marche dans ma direction. Aucun indice. Juste l’appréhension d’être interpellé. Le tableau impressionniste dans lequel je vis perd de son floue mais certainement pas de son artistique. La créature se révèle être une ravissante jeune femme qui a tout comme moi la capacité de s’asseoir. Elle en use. Je me remémore intérieurement ce que disait Baudelaire à propos du dandy afin d’y être conforme : « Le Dandy doit aspirer à être sublime sans interruption, il doit vivre et dormir devant un miroir. » « -Qui a dit ça ? » Et merde ! J’ai encore pensé tout haut. « -Un poète. Maudit. -Comme quoi, vous ne devriez peut être pas suivre ses préceptes. -Ne vous est-il jamais arrivé de rester élégante comme vous l’êtes maintenant alors que vous n’aviez plus personne à désarmer ? » J’obtiens un sourire. -Vous venez souvent ici ? -A chaque fois que j’ai besoin de rencontrer une belle inconnue. -Et qu’est ce que vous faites une fois que vous l’avez rencontrée ? -Et bien… s’il fait froid comme aujourd’hui, je lui propose de m’accompagner boire quelque chose dans un piano-bar que j’affectionne. -Et si elle n’accepte pas ? -Elle accepte. Pourquoi serait-elle venue à ma rencontre si ce n’est pour se faire offrir un chocolat chaud ? -C’est loin d’ici ? » Nous nous levons. Je la sais aussi intriguée qu’amusée. Son port de tête est ravissant. Jusqu’à présent je ne me suis pas permis de la regarder dans les yeux, je sais que j’y perdrais tous mes moyens. Nous sortons du parc et lorsque nous passons le portique, je m’aperçois que ma veste en jean perd petit à petit ses allures de redingote. Nous marchons en silence. Elle n’a pas l’air gêné, je ne m’en sens que mieux. Sans un mot, nous arrivons au piano bar : chaleur tamisée, lumière qui engourdit de bien-être. Je vois les doigts de ma tendre rencontre se déplier comme s’ils goûtaient la pièce : ses clients, ses odeurs, ses couleurs. C’est un coin cossu et cosy, affligé d’une clientèle navrante. On y côtoie des gens hypocrites aux vies et aux pensées en boîte, en boîte plaquée or. Toute cette mise en scène me captive. Nous sommes déjà assis, je ne m’en étais pas rendu compte. Oui c’est bien ça, deux chocolats, merci. Mon regard papillonne vers un plateau en marqueterie avant de se poser… oh mon dieu quelle délicieuse erreur, sur les yeux de ma courtisane des temps modernes. Me voila pantois. Non. Me voila hagard. Ses yeux… Si vous pouviez seulement comprendre… ses yeux, ses yeux sombres bordés de tant de cils me coupent la respiration : je suis en panique contemplative. Un air badin se promène sur ses traits. Elle est accoutumée à ce phénomène. Mon égarement prend fin quand elle répond à un bienheureux qui connaît le numéro de son téléphone. Tout en conversant, elle fait de moi un membre de la caste des bienheureux : elle écrit sur une serviette en papier les chiffres qui veulent dire « Tu me plais assez pour mériter de me revoir. » Ni ses paroles ni son visage ne laissent paraître de quoi, de qui il s’agit. Elle n’a pas touché à sa consommation, pourtant elle me dit qu’elle doit y aller. Elle y va. Elle « y » va. Mais c’est ou, ce « y » ? J’apprendrai par la suite que cette question reste toujours sans réponse, que ses escapades lui sont propres, fréquentes mais surtout inexpliquées. Il y a une situation qui me déplaît par-dessus tout : tenir la chandelle à deux boissons lactés. Je jette un billet sur la table et sors.
Pas d'indulgence mais pas de méchanceté non plus vis à vis de ce texte, je suis fragile.
Dernière édition par Pétaloïde le Mer 30 Juil - 11:17, édité 1 fois | |
| | | filo Admin
Nombre de messages : 2078 Age : 52 Signe particulier : grand guru Date d'inscription : 06/07/2007
| Sujet: Re: Agathe Mar 15 Juil - 20:29 | |
| Justement, je trouve que la complaisance commence peu à peu à s'installer sur ce forum, et je trouve cela dommage. De l'indulgence, en revanche, il en faut parfois, mais de la méchanceté jamais.
J'ai bien aimé ce texte, déjà pour le style et les petites "trouvailles", du genre le dialogue et les idées. Tu nous rends facilement complice de ta lecture et de ton personnage, c'est un bon atout !
Attention aux 2 retours à la lignes dus au copié/collé : 2e ligne et "J’obtiens un sourire."
Bon il y a quelques fautes : le dandy qui sommeille en moi ; dans lequel je vis ; perd de son flou ; son artistique : impropriété ou néologisme ? j’y perdrais tous mes moyens : conditionnel obligatoire vu ta phrase. l’air gênée : accord ou pas... certains ne le considèrent plus comme une faute, mais les deux mots étant juxtaposés de la sorte... lumière qui engourdit : même faute qu'à vie/vis et déplaît.
Alors, je suppose que cette fille s'appelle Agathe et que ceci n'est que l'introduction du récit. Parce que sinon, je trouve que ça manque d'une chute. Si c'est le cas, je t'invite à poster la suite, tu tiens un truc, avec le style et les idées. | |
| | | constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Agathe Mar 15 Juil - 22:43 | |
| De la complaisance ? hum, j'espère bien que non... et surtout pas de méchanceté, mais nous n'avons pas eu ce problème, heureusement. Peut-être que ce que nous écrivons est très très bon ? Bon, là c'est de l'optimisme... A part ça, j'ai apprécié ce texte. Effectivement, de belles tournures, de l'inventivité dans tes phrases. Plus d'ailleurs au début que vers la fin. Cela signifierait-il qu'il faudrait encore plus ciseler ton texte ? Néanmoins, il ne faut pas faire original juste pour le plaisir. L'équilibre n'est pas évident. On attend une suite, Filo a raison sur ce point. | |
| | | Farouche Gardien de la foi
Nombre de messages : 452 Date d'inscription : 22/05/2008
| Sujet: Re: Agathe Mer 16 Juil - 0:35 | |
| J'aurais opté pour "je m'assieds" au lieu de "je m'assois" étant donné le langage soutenu que tu emploies et cela aurait de plus l'avantage d'éviter la répétition avec la sonorité du verbe assoir qui vient peu après. Comme les autres commentateurs, j'attends la suite | |
| | | Pétaloïde Fidèle
Nombre de messages : 53 Age : 35 Date d'inscription : 19/06/2008
| Sujet: Re: Agathe Mer 30 Juil - 11:13 | |
| Pour le copier coller c'est vrai que j'ai du mal à gérer.... ça viendra probablement avec le temps! Son artistique est un néologisme (je fais référence à l'expression "flou artistique"). Miii... désolée je suis quant aux nombreuses fautes... La suite arrive! | |
| | | margo Maître
Nombre de messages : 1790 Date d'inscription : 08/07/2007
| Sujet: Re: Agathe Mer 30 Juil - 11:33 | |
| Je ne l'avais pas encore lu. Je trouve que tu as du style en effet et de l'inventivité et pour ce qui est des petites imperfections, je suis sûre qu'en relisant, tu sauras y remédier toute seule, car tu as le sens de rythme! Moi aussi, j'attends la suite... | |
| | | Pétaloïde Fidèle
Nombre de messages : 53 Age : 35 Date d'inscription : 19/06/2008
| Sujet: Re: Agathe Mer 30 Juil - 11:36 | |
| En réalité le premier texte que j'ai posté n'était pas le tout début d'Agathe. Je vais donc poster maintenant ce qui précède et ce qui succède à ce que vous avez lu.
A William. William ce n’est pas son vrai nom. Mais croyez vous sincèrement que je puisse…
Agathe. Je prononce son nom bien trop souvent pour êtreconsidéré comme un être équilibré ou comme un amoureux transit. Agathe se promène sur ma langue du matin au soir. Parfois elle raisonne même dans les oreilles les plus prosaïques. Des questions, des questions. Oui, les foutues bouches impies de ces oreilles me posent des questions, des « Pardon ? », des « Qu’avez-vous dis ? ». A-ga-the. C’est pourtant pas compliqué de reconnaître le plus beau nom de la création. Si je vous aime bien, je préfère sincèrement vous gratifier d’un « Agathe » que d’un « Bonjour » ou d’un sourire. Agathe. C’est le nom par lequel je désigne mon aimée. Une créature divine. Divine vous dis je ! Acidulée, innocente, troublante. Agathe, ce n’est pas son vrai nom. Mais croyez vous sincèrement que je puisse appeler ce qui vient des cieux par un nom qui ne vient pas lui-même des cieux ? Agathe a oublié d’être cruelle. Parfois elle se donne des airs mystiques et méprisants pour me faire croire qu’elle aime à faire souffrir. Elle n’est pas crédible, elle le sait. Elle peut entendre son écho risible dans mes yeux, alors elle rie. Agathe rie. Sa tête bascule en arrière. Elle m’offre sans y penser la vision de son cou très blanc, prêt à se faire étrangler ou embrasser. Je la sens qui écoute son rire, toujours différent. Elle aime rire. Elle aime s’entendre rire. Agathe est brune avec des yeux couleur farouche. Son expression a quelque chose du personnage féminin de « conte de fées » de Klimt. Son corps est un mélange de chat, de ciel et de lassitude. Jamais avare de celui-ci, elle le considère comme sa possession la plus profitable. Elle a le goût de la première gorgée de chocolat chaud, celle qui vous brûle de l’intérieur, celle qui vous rappel pourquoi vous en raffolez, celle qui vous fait fondre de plaisir. Agathe est la définition de l’inconstance. Nul ne peut prédire la cause que défendra ou non mon Agathe, nul ne peut prédire son humeur, ses agissements ou ses désirs. Nul ne connaît sa logique lorsqu’elle intervertit l’ordre de ses visites masculines dans son cocon cocolant.
Et maintenant la suite des chocolats chauds. (que je compte retravailler, je fais confiance à votre esprit critique pour me guider)
Un, puis deux, puis trois, puis quatre sucres. Dans un tout petit café. Un bon petit café serré comme j’ai l’art de les faire, remué par la main, ravissante et délicate mécanique blanche… la main de : « -Noémie. » Déception. « Tu es déçu ? » Nous sommespassé au « tu ». « -Ce prénom n’est pas fait pour toi. -Ah oui ? Et pourquoi ? -Parce que le destin, ce petit coquinou en robe de n’importe quoi, a échangé ton vrai prénom avec celui d’une pauvre fille. Une pauvre fille qui ne sait pas quoi faire d’un prénom qui n’est pas fait pour elle. » Je dévoile cela avec un petit sourire satisfait en pointant mon nez vers le plafond comme un savant fière de sa théorie. Elle rie. Elle rie un peu moqueur mais de bon cœur. « -Alors dis moi quel est mon vrai prénom ! -Ca se mérite. -Ah oui tu crois ça ? -Absolument. -Ahah. Tu veux jouer ? D’accord on va jouer : si tu ne me dis pas mon « vrai » nom, je m’en vais et je fais en sorte qu’on ne se revoit jamais. Ce serait triste. » Elle m’explique les termes de mon impasse tandis que son visage s’illumine d’une lumière narquoise. « -Bien ! Je t’en prie, tu sais où est la porte. » Je lui lance cette phrase au visage avec autant de défis que de véhémence, ce que je regrette aussitôt. « -Puisque c’est comme ça je m’en vais et je crains qu’on ne se revoie jamais. Bonne continuation jeune homme. » Elle se lève prend son sac et commence à partir en ricanant. « -Attends ! Attends ! Je vais te le dire, ne pars pas ! -Qu’est ce que j’obtiens si je ne pars pas ? » Mais bordel ! Comment la situation s’est elle retournée si vite ? « -Tu obtiens…Une surprise pour dans une semaine. -Une surprise comment ? -Une surprise inoubliable. - Bien. Je reste. Mais tu as intérêt à ce que la surprise soit aussi épatante que tu l’as dit. Et maintenant… quel est donc ce nom qu’une pauvre fille m’a volé ? -Ce nom est ... Agathe. -Hum… c’est joli. -C’est bien plus. -Il faut que tu saches que dans une semaine je ne serai pas libre, je vais… » Je veux savoir comment elle mange, comment elle nage, comment elle crie, pleure,se gare, se mouche. Je veux savoir si paprika ou cumin, si clavicule ou creux des reins, si vanille ou jasmin. Je veux savoir de quoi elle est faite. Je veux la prendre dans mes bras et la dévorer des heures durant puis disparaître pour oublier mon crime. « -Maël ? -… -Maël ça va ? -Euh…oui, excuse moi. J’étais perdu dans mes pensées. » Mon dieu… tu la connais à peineet tu es déjà fou d’elle. « -Tu disais ? » | |
| | | filo Admin
Nombre de messages : 2078 Age : 52 Signe particulier : grand guru Date d'inscription : 06/07/2007
| Sujet: Re: Agathe Mer 30 Juil - 16:50 | |
| Tout cela comporte les ingrédients d'un bon récit, je t'assure, mais quelques maladresses viennent hélas gâcher les premières impressions. D'abord les fautes ! Elles gênent carrément la lecture et polluent le fond, c'est dommage et facile à rectifier, il suffit de se relire ou de se faire relire avant de poster ; sans compter les retours à la ligne intempestifs que tu dois sans doute à des copiés/collés hâtifs que je t'ai déjà signalés pourtant (dès la 2e ligne de ton premier post là-haut).
Ensuite, tes transitions : « -Noémie. » Déception. « Tu es déçu ? » Nous sommes passés au "tu" ». Je comprends, mais ce n'est pas clair... le dialogue se mêle au commentaire ; des retours à la ligne ou des italiques bien placés peuvent parfois remplacer d'encombrants guillemets ou autre redondances de forme. et : "-Il faut que tu saches que dans une semaine je ne serai pas libre, je vais… » Je veux savoir comment elle mange,..." Juxtaposer ces deux lignes nous perd, alors qu'un saut de ligne suffirait à nous faire comprendre qu'on change de scène.
Enfin, il faudrait nous présenter tout cela dans l'ordre. Tu peux modifier tes posts, sur le net on appelle ça "éditer" (de l'anglais), et c'est prévu par un des petits boutons à droite. Evidemment ici c'est un peu tard, car les commentaires n'auraient plus aucun sens pour les lecteurs futurs. Tu pourrais, en éditant le premier post, modifier le titre en "Agathe : projet test" par exemple, et reposter le tout dans le bon ordre sous le titre "Agathe", et c'est là que tu continuerais ton récit, si tu comptes le faire (je l'espère).
Je me dois de te dire que si je prends la peine de te critiquer en épluchant, c'est que j'y crois sérieusement, en ce que tu écris. Ton potentiel est énorme, et je te prédis un franc succès plus tard si tu t'accroches maintenant.
Vivement la suite (lisible). | |
| | | Farouche Gardien de la foi
Nombre de messages : 452 Date d'inscription : 22/05/2008
| Sujet: Re: Agathe Mer 30 Juil - 18:24 | |
| Je n'ajoute rien : les critiques de Filo sont complètes et j'aurais fait les mêmes. Les compliments aussi. | |
| | | constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Agathe Jeu 31 Juil - 0:23 | |
| Tsss, rien à ajouter. Idem. | |
| | | margo Maître
Nombre de messages : 1790 Date d'inscription : 08/07/2007
| Sujet: Re: Agathe Jeu 31 Juil - 9:09 | |
| J'ajoute que je n'ajoute rien non plus! | |
| | | Pétaloïde Fidèle
Nombre de messages : 53 Age : 35 Date d'inscription : 19/06/2008
| Sujet: Re: Agathe Ven 1 Aoû - 12:52 | |
| J'ai bien lu tous vos commentaires et... ouais Filo, je vais retravailler tous ça dès que j'en aurai le temps (ce qui devrait être bientôt). Proui. | |
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| Sujet: Re: Agathe | |
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| | | | Agathe | |
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