Le Sézamo.

Les armes de sable
sur l’onde désinvolte

se sont cachées
dans les coins d'ombre
de la nuit,

tombée.

Au sommet des arbres morts
ils rêvent,
déformés
par les forêts d’apparence.

Aubes délaissées,
farces,
roses faméliques
quand le parfum s’illumine
dans le secret des marais d’ambre,

dans le secret des visages de plomb,
des étoiles tombées au sentier de l’assistance.

Les mains s’abaissent dans la fente de la nuit.

Elles parlent.

De l’ennui,
du temps
et de l’amertume.

Elles, elles…

dans la moiteur
du lieu de l’abîme,

l’abîme tombe encore dans le cœur.

Rompu.

De cette émergence,
il y eut une terre.

Une terre, mon amour.

Elle voguait, souviens-toi,
au cœur de l’azur étoilé.







*Ecrit sur un coin de comptoir hier soir au Sézamo : lieu branché de la côte, sous l’effet d’un cocktail un peu explosif !

Pfiou, costaud le cocktail !

Je ne comprends pas tout, loin de là, mais certains vers me plaisent comme :
"quand le parfum s’illumine
dans le secret des marais d’ambre," ou
Les mains s’abaissent dans la fente de la nuit.

Hé bien, s'il suffit de picoler pour écrire de telles merveilles, moi je deviens alcoolique sur le champ. En plus, ça ne coûtera pas trop cher, je suis bourrée après un verre de vin... cool le cocktail !
Bon, sans rire, c'est vraiment un excellent texte. Evidemment, le titre m'a déconcertée, je n'en ai eu l'explication qu'à la fin (n'empêche, c'est assez énigmatique).
Il y a énormément de bonnes choses, mais j'avouerai un faible pour les "marais d’ambre", les "armes de sable", la construction de ta phrase sur "la nuit//tombée", les "forêts d'apparence", un peu moins le mot "assistance" (bon, j'arrête, sinon autant recopier).
Et puis la fin, où tu passes d'un coup à une conversation intime.
Du coup, " l’azur étoilé" parait une image un peu faible au milieu de toutes ces splendeurs.

Tes vapeurs d'alcool sont cosmiques!
Un plus pour:
"Les mains s'abaissent dans la fente de la nuit".

Je crois bien que tu as raison, Constance.
Je vais changer la fin.
Merci à vous!

non, ne change pas la fin!
que cette envolée s'achève dans les fantasmes des lecteurs auxquels "elle" s'adresse!
un titre - pourquoi?- me vient à l'esprit: éclipse....
peut-être pour l'émergence suivant l'ombre?
merci, Margo!
Mick

Ah la la, je suis un peu d'accord avec Mick, sur le coup.
Quand je t'ai dit que l'"azur étoilé" sonnait un peu banal, je suggérais peut être une réflexion pour rendre la chose plus intéressante, pas une coupe claire comme cela. Parce que maintenant, il manque quelque chose, la fin boite un peu dans l'abrupt.
Heu, désolée, j'ai l'air de faire mon éternelle insatisfaite, là...

ahhh, plutôt mourir que d'être éternel et insatisfait!!!

Carrément d'accord avec toi, Mick... tsss...
Eternel, bien que les humains en rêvent toujours, ça doit être horrible en fin de compte. Insatisfait, on ne peut que l'être en étant éternel. Le serpent se mord la queue...
Alors une éternité à vivre sans amour, c'est sans doute la meilleure définition du purgatoire.

Tu veux dire carrément l'enfer!

Le purgatoire est à mon sens encore pire : parce qu'on a l'espoir d'en sortir, mais qu'on ne sait pas quand, ni comment, ni pourquoi, ni comment faire. Un espoir pernicieux, et parfois illusoire.
Alors que l'enfer, c'est carré : pas d'espoir, une éternité à souffrir.

A la demande générale, j'ai remis "l'azur étoilé" (faute de mieux) à sa place. Et maintenant , arrêtez de me faire tourner en bourrique!
Merci.

tsss! ce que nous n'arrêterons pas, c'est de faire vivre cette poèsie là!
je rêve, tu rêves, il rêve, elle... tourne en bourrique!!!