Oraison funèbre

J'ai vu la mort en face dans les yeux de mon chat

La mort hideuse qui poisse, qui pue pour de vrai

J'ai vu ses yeux vitreux rentrés dans leurs orbites

Et tenu son corps lourd, raidi de quelques heures




Nous l'avons enterré à l'ombre des buissons.

Du jardin où, souvent, il musardait, curieux.

Je l'ai pleuré et regretté plus que raison...

Et puis il a fallu, chagrin, lui dire « Adieu »



Ce petit chat donnait de l'amour au centuple

Chaque jour il me manque, au détour du hasard,

Là où mes yeux viennent parfois tant le vouloir

Je crois bien le voir, s'étirant, doux et souple




Mon Tinouchet vivra au creux de mes pensées

Tout au long de ma vie, jusqu'à la trinité

Où j'espère le rejoindre car je l'ai mérité

Mais d'ici là,dans le noir d' un ciel nuancé



Guettez bien dans la nuit au milieu des étoiles,

Vous trouverez cachée une jolie boule de poils,

Curieuse étoile en forme de T qui vous surveille,

Ronronnant juste au creux de l'une de vos oreilles...




Juin 2008, revu en juillet

Je sais que le titre peut paraître un peu excessif mais là, je ne peux pas résister... et je te comprends très bien.
Moi aussi j'ai vu mourir une petite "Praline " si jolie et "La mort hideuse qui poisse, qui pue pour de vrai ", je connais.
On ne comprend jamais vraiment totalement. C'est pour cela qu'il est bon de déposer la petite boule de poils, aprés,
"...à l'ombre des buissons.
Du jardin."

Je t'embrasse.

J'ai vu mourrir beaucoup de mes chats, et j'ai souvent pleuré, je te comprends.
Mais je vais chipoter sur "était comme un membre de ma famille", un peu plat par rapport à l'ensemble...
Ca tient une place folle ces "boules de poils" et ils ont bien leur place dans les étoiles.

Critique acceptée chère Morgane... c'est extrèmement plat mais si vrai..
Je vais voir ce que je peux faire !

Merci pour vos coms, cela m'a émue.

Bon ça y est je pense avoir remis un peu de relief à la strophe

Je n'ai jamais été vraiment attachée à un animal (oula, je vais me faire frapper, là !), mais je comprends qu'on puisse avoir énormément de chagrin en perdant un petit compagnon. Les animaux demandent si peu, et donnent tant.
Je me demande pourquoi je m'obstine à m'attacher aux humains, surtout que la plupart m'ont plutôt fait souffrir qu'autre chose.
Sinon, j'ai trouvé ton texte un peu naïf, Cath, mais cette naïveté et cette sincérité font ton charme, après tout, et je ne peux que t'en louer.

Ben oui... il est naïf et plat mon texte. mais mon chat ne l'était pas, lui.
Bon, je vous pardonne parce que vous ne l'avez pas connu.

Le contraste entre la première strophe et les suivantes me gêne un peu. Ces mots si froids pour évoquer la mort, le vide, le départ d'un être cher tel qu'il soit et la douceur triste des strophes suivantes.
Je peux comprendre la douleur de perdre un animal, j'ai trois minettes à la maison et je dois dire que je les aime infiniment. Mon vécu, mon éducation font aussi que je suis sensible à la condition animale et que si je dois un jour devenir bénévole d'une association, je le serai certainement dans le cadre de la cause féline.