Les vides et les silences

Tends-moi une main
donne-moi un sourire
Fais l’offrande
de quelques mots
ou d’un regard
pour un infime instant de ta vie
où les vides et les silences
n’existent peut-être plus

Je te récompenserai
d’un secret

Car ce soir j’ai vieilli
Un étrange brouillard
s’est installé sur mon chemin
J’ai froid
La sagesse ne vient qu’avec ce froid

Un vent de nulle part
me souffle aux oreilles
qu’il est trop tard
pour accomplir
tous mes rêves

Que j’avais du temps
et l’ai gaspillé

Que les vides et les silences
étaient plus importants
que le fait de les combler

J'aime la simplicité de ces mots qui permet une profondeur sans fard. J'aime.

Maîtriser les silences qui ne sont jamais vides. Savoir les écouter et les comprendre. Un poème très sage. Merci filo.

Ce poème, déjà lu et déjà apprécié, dit tant avec une telle simplicité et une telle profondeur.
Il est le reflet d'une vraie expérience de la solitude, la solitude profonde, le désarroi de cette solitude de l'âme, un isolement d'ile perdue au fond de son coeur.
Les trois dernières strophes m'ont toujours bouleversée :
"qu'il est trop tard
pour accomplir
tous mes rêves

Que j’avais du temps
et l’ai gaspillé"

Une sagesse dans la conclusion, une de ces réflexions qui peuvent chambouler la compréhension de la vie.

Les vides et les silences ne se comblent pas si facilement...
C'est en effet d'une grande profondeur et plus, le genre de texte sur lequel il est difficile de mettre un com qui ne soit pas plat...
Touchée.

"Les vides et les silences" ou le secret de l'harmonie!

J'aime particulièrement "Car ce soir j’ai vieilli
Un étrange brouillard
s’est installé sur mon chemin
J’ai froid
La sagesse ne vient qu’avec ce froid"

J'ai un texte "fétiche", de Paul Eluard, que je mêle à mes moments d'inquiétude: "et un sourire...", et qui étrangement m'apaise.
tu le connais sans doute!
Pour moi ton poème est de cette veine, qui tire des larmes et donne un éclat particulier aux liens humains...

merci, Filo
Mick

je suis aussi sensible à ce texte toujours aussi épuré que d'habitude : au fond du fond, quand on fait les comptes de ce qui compte, on en revient à des choses très simples mais si nécessaires.

Citation :

Car ce soir j’ai vieilli
Un étrange brouillard
s’est installé sur mon chemin
J’ai froid
La sagesse ne vient qu’avec ce froid

Je suis happée par l'intégralité de ta poésie, filo, et j'en aurais bien cité plusieurs passages, mais je crains de me retrouver avec l'intégralité en puzzle.

Alors c'est celui-là que je prends. A cause du froid, associé à la sagesse. Je te livre mon cheminement ? S'il faut vraiment plonger dans le froid, en ultime recours pour sauver sa peau, pour continuer à respirer, simplement respirer... mais non. Je ne veux pas. Chaos.

Vivre. Vivre chaud au coeur, chaud au ventre. Vivre comme on peut, tant qu'on le peut.

Je crois que je n'aimerais pas la sagesse.

Vivre.

J'adore ton texte.