A l'Institut du Monde Arabe, que je ne connaissais même pas (tu parles d'une Parisienne !), une exposition très intéressante sur "Oum Kalsoum, la 4ème pyramide", jusqu'au 2 novembre 2008.
C'est vraiment très bien fait, avec une iconographie très riche, sur sa vie, ses débuts, puis la gloire, rapidement. Des écrans aussi, où on la voit et on l'entend chanter dans des films ou des concerts. Des cartes pour comprendre la situation politique et sociale de l'Egypte et des pays arabes à l'époque. Des tenues de scènes, et d'autres de grands couturiers inspirées par son style. Une petite salle avec un écran diffusant des extraits de spectacles et des montages artistiques en son honneur : par exemple, Jorge Done, sur une chorégaphie de Béjart et des chansons de Oum Kalsoum, un extrait de "Zikrayat", le spectacle de ma prof de danse orientale (Leila Haddad) en l'honneur de la diva...etc.
J'en retire comme impression qu'il devait s'agir d'une dame pas très commode ! un monstre de travail et de perfectionnisme dans son art.
Ah, et pour ceux qui ne connaissent pas vraiment Oum Kalsoum, c'est juste la plus grande chanteuse en langue arabe de tous les temps. Une petite paysanne égyptienne qui a commencé en psalmodiant des chants religieux, puis qui a 10 ans allait donner des petits récitals dans les villages pour aider sa famille à subsister. C'est devenu une icone, une presque déesse, et malgré sa mort en 1975, il continue de se vendre des millions de disques d'elle, comme si elle était immortelle.
Ses concerts rassemblaient à chaque fois des milliers de gens, et ils duraient toute la nuit, car selon son inspiration, elle pouvait chanter une chanson et broder sur son thème musical pendant 4 heures ! Les foules atteignaient une sorte de transe, parait-il...
En la voyant sur les écrans, et bien qu'elle n'ait été ni belle ni gracieuse, on est vite fasciné, effectivement. Comme si les volutes de sa voix vous enroulaient sur vous même, même si on ne comprend pas ce qu'elle dit, comme si cette voix vous transportait dans un espace à part. On resterait là à l'écouter des heures.
Bref, j'ai conclu par un bon thé à la menthe dans le petit salon, et une délicieuse patisserie à la fleur d'oranger et aux amandes. C'est beau, la culture...