Appel de la forêt
Prier le temps effréné
Pour qu’enfin il s’arrête
Fixer des instants simples
Dans un nid à souvenirs
Un couple de cigognes
A pris possession du toit
L’orchestre des sauterelles
Dans le staccato têtu de ses archets
Meuble le silence sylvestre
Le rêve d’une isba s’impose
Ou tout ne serait que bois
Essence des sens de la forêt
Quelques chats discrets à l’air désintéressé
Restent à l’affût de proies
Ou de caresses
La fraîcheur du crépuscule
Éponge les sillons salés
Des pesanteurs d’une journée torride
Plus rien n’importe
Un vent léger de dérision
Efface les traces laissées sur le sable
Des mornes étendues mélancoliques
C’est l’heure ou tout recommence
A la faveur de la nuit proche
Les bûches s’amoncellent
Pour crépiter en un joyeux feu de camp
A la lueur changeante des temps anciens
La magie des flammes ouvre les cœurs
Délie les langues
Dans son infinie clémence
Le grand architecte de l’univers
Allume le lustre céleste
Le clan en cercle s’est rassemblé
Et l’on commence à chanter.
9 août 2008 – LOUP. Vers l'Est au delà de la Vistule.