Pavane à une infante défunte…en écoutant RAVEL
L’enfant est morte, hélas, et son souffle est allé. Allé aux
vapeurs bleues de l’été finissant,
A la queue d’un orage, au bout d’un arc en ciel.
Et coule sur ma joue une amertume larme, la colère avalée dans
un sac désespoir, un cul-de-sac en noir.
L’enfant est morte, hélas, et les gens sont allées, la tête
dans les pieds, à battre la poussière où tout finit de mal en grain.
Dis moi que la tumeur qui l’emmena maligne n’est pas née de
mon sang ou de mon humeur folle. Dis le moi que je meure.
L’enfant est morte et le soleil brûle, l’enfant est morte et
les matins déraillent, l’enfant est morte, morte et tout est vain.
Taille-moi au burin des ravines de pleurs, rougis-moi des
yeux de feu, de ceux qui brûlent et font des cris. Des cris d’Apocalypse, de ma
bouche béante au ventre écartelé.
Cette enfant c’est la terre et sa mère est tarie, d’avoir
pleuré son sang, épuisé sa merveille et renié l’Amour.