Chère Corinne, je crois que j'aime Le Clézio tout d'abord par la façon très romantique dont je l'ai abordé.
J'étais étudiante, et je faisais un voyage en bus à travers l'Autriche. Un jour, le chauffeur du bus me remet une photo, en me précisant que c'est un de ses collègues chauffeur, qui faisait un court arrêt en même temps que nous sur un parking, qui la lui a remise pour moi.
Il s'agissait d'une photo de fleurs alpines, avec un beau reflet de soleil, et au dos, un petit mot :
"Bonjour, je ne vous connais pas, mais dès que je vous ai vue, j'ai tout de suite pensé à un magnifique roman que j'ai lu et qui s'appelle "Désert" de Le Clézio. Vous ressemblez à son héroïne et je suis sûr que si vous le lisez, vous en serez touchée et heureuse. Alors, bonne lecture, avec cette photo pour vous garder votre page".
En revenant en France, j'ai acheté un exemplaire de ce livre, et je l'ai lu avec la photo que m'avait donnée cet inconnu comme marque-page. Je l'ai toujours, l'exemplaire et la photo en question.
Je n'ai jamais vu l'homme en question, c'était une gentillesse gratuite et pour moi riche de sens.
J'ai par ailleurs beaucoup aimé le livre, et j'ai été flattée qu'il me compare à son héroïne (il est vrai qu'il y a une ressemblance physique avec le dessin de couverture la représentant sur l'édition Folio).
Le Clézio est un voyageur et un conteur, il écrit magnifiquement et avec une grande humanité.
Et je suis une incorrigible romantique.