Le long du chemin
Le cornouiller saigne son automne
Et la vigne vierge,
Arabesque et flamme dans le sombre cyprès.
Sous les feuilles mortes de son œil éteint
Sous des cailloux épars saillants
De mots couteaux,
De raideurs apeurées,
J’ai trouvé une source.
Des marcheurs abrutis de leurs propres fardeaux
L’ont souillée, enfouie et oubliée,
Préférant les grasses fontaines assourdissant leurs maux.
Parmi eux ses géniteurs
Et elle s’est vue impure,
S’est infiltrée dans l’inexistence d’une apparence
Tronquée et morbide,
Son eau devenue pleurs.
Je lui ai dit : ton eau est claire
Et j’y boirai tout mon saoul,
Ton chant fluet m’agrée,
J’y soignerai mes plaies.
Peu à peu elle a rebondi joyeuse,
Retrouvé sens et grâce à la lumière du jour.
Sous les feuilles tendres de son œil printemps,
J’ai relu Dante :
« Mais dis moi la raison qui t’enlève la peur
De descendre ici ?
Il faut avoir peur seulement de ces choses qui ont le pouvoir de nuire à autrui,
Des autres non car elles ne sont pas redoutables. »