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 Au bout de la folie du monde

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3 participants
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geho
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geho


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Date d'inscription : 11/07/2007

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MessageSujet: Au bout de la folie du monde   Au bout de la folie du monde Icon_minitimeLun 27 Oct - 1:14



Au bout de la folie du monde, quand les machines réduites au silence n’auront plus rien à transformer que les déchets de nos déchets, pour nos besoins factices, démesurés et rémunérateurs d’une poignée de joueurs malades ;

Quand il ne nous restera à manger qu’un amoncellement inutile de billets verts que quelques acharnés s’emploieront encore à nous faire chier plus nombreux que ceux avalés,

Les démences se feront furieuses et mortifères et l’on oubliera que l’horreur avait battu des records au siècle dernier.

Il nous restera l’impuissance passive et obèse devant des écrans vides de sens et gris de couleurs saturées.

Nous coucherons nos émotions sur des lits superposés de catastrophes annoncées, jamais évitées, car ainsi peu profitables à la poignée de puissants dont le cynisme transpire désormais au grand jour, en ruisseaux nauséabonds sur des médias somnifères qui les banalisent.-Ils ne sont pourtant puissants que de notre indifférence égoïste et de notre acceptation de la dépendance-.

De nouveaux gueux, l’œil perdu fixé dans le passé, répéteront en boucles pathétiques : « elles étaient belles nos machines et nos mécaniques. Regardez, regardez ce que nous avons été capables de faire ; Admirez l’œuvre de notre intelligence à dépasser la nature, à quelquefois la remplacer. Nous sommes des dieux et si nous avions eu plus de moyens… »

En fin de compte des horloges bien faites pour des bombes à retardement : faim , misère, pollution, épuisement des ressources, maladies, guerres…



Pendant ce temps, il cultive ses jardins. L’un lui donne la nourriture du corps et la science de la vie, l’autre la nourriture de l’esprit et les moyens de l’affirmer, tous deux lui ouvrent la porte à l’imagination, aux émotions et au plaisir d’en faire quelque chose en les partageant.

Il emploie son intelligence à observer et à gérer son lopin de terre où la loi est la diversité et le naturel. Des savoirs accumulés lui disent ce que chaque plante apporte. Il n’en est pas d’inutile. De même pour la faune. Il a appris à protéger la vie et la reproduction. Il prend le temps d’écouter les oiseaux, d’observer le ciel et la couleur des jours, de fouiller la vie dans ses détails. Ses perceptions, ses émotions sont l’école de sa vie et de son savoir. Il les consigne avec rigueur et méthode, à la recherche du beau et de la transmission.

Il gère avec modestie ses besoins essentiels : manger, boire, aimer, chanter et rire, rêver, réfléchir et passer le témoin.

Il est passé par toutes les étapes du consumérisme et de l’envie d’avoir, de profiter, de tout changer à l’ordre des choses, de supplanter l’autre, sinon de l’exclure ; d’accéder au pouvoir dont il se rendit compte qu’il faisait les autres dépendants ; d’adhérer à la meilleure idéologie, mais toutes sont belles et aucune n’a résisté à la perversité de quelques malades de la toute puissance ni aux peurs égoïstes des majorités soumises.

Il lui a fallu faire des efforts inouïs pour revenir à la simplicité : on ne le lâchait plus et il passait pour un fou, sinon un subversif.

Il lui reste du chemin à faire pour n’être que ce qu’il a d’unique et cependant le trois milliardième de l’humanité vivante. Il n’a plus de violence dans le cœur, seulement de la détermination. La peur lui est étrangère car il ne craint pas la mort. Il craint seulement ce qui est nuisible à l’autre et s’en garantit aux limites de ce qui lui revient en usufruit : un trois milliardième de la terre qu’il lui faudra partager entre ses enfants.

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Morgane
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Morgane


Nombre de messages : 1711
Age : 76
Date d'inscription : 09/07/2007

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MessageSujet: Re: Au bout de la folie du monde   Au bout de la folie du monde Icon_minitimeLun 27 Oct - 14:20

"Il lui a fallu des efforts inouïs pour revenir à la simplicité..."
Il en faut des efforts pour échapper à ce monde mortifère que quelques malades de pouvoir et d'argent ont construit et figé.
Mais quand il sont accomplis, on se sent bien dans la simplicité!
Tu dis en effet la même chose que moi, sur un ton différent, mais on se rejoint sur les sentes de terre.

J'ai choisi, ne plus gémir, ne plus se désoler sur les catas humaines, si encore l'homme ne détruisait que lui!
Il m'arrive encore de pousser des coups de gueule, c'est ma nature, mais dire ce qui est beau et vrai, à force, quelques uns fininront par le voir...
"Usufruit", oui, nous jouissons d'un usufruit et nous devons à nos enfants, tous les enfants du monde, de leur rendre le principal.
"Nous n'héritons pas la terre, nous l'empruntons à nos enfants".

Vu à travers ton texte, ces efforts sont si naturels, si "simples" au fond pour parvenir à "n'être que ce qu'il a d'unique".
Nous avons un devoir: respecter et les autres et la terre, et si c'est être archaïque, décalé, fou, j'assume!
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constance
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constance


Nombre de messages : 4029
Date d'inscription : 07/07/2007

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MessageSujet: Re: Au bout de la folie du monde   Au bout de la folie du monde Icon_minitimeMar 28 Oct - 1:54

Nécessaire, ton texte nous rappelle que nous venons de la terre, que nous sommes issus de la respiration du monde, et qu'un jour, quand notre infime respiration s'éteindra, nous retournerons à cette terre.
Bien que plongée dans la vie active, et donc par nécessité consommatrice, je me détache de plus en plus, par dégoût, de beaucoup de choses que je juge maintenant inutiles. Peut-être parce que je ne sais plus exactement où est ma place, et que je n'ai pas de direction vers laquelle aller. Ce genre de doute épure les désirs, puisqu'on sait qu'on peut vivre de rien, en fait.
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MessageSujet: Re: Au bout de la folie du monde   Au bout de la folie du monde Icon_minitime

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