Un peu d’anthropologie… …non, revenez, j’ai mis des trucs qui riment ! Et puis, on parlait science hier soir, alors… Et c’est une belle discipline pour un poète, les humains, quand il cherche à écrire quelque chose.
Un peu de poésie anthropologique donc, à l’heure où 28% de l’électorat américain voterait pour un candidat anti-évolutionniste ( !!! )
Pour ceux qui ne connaissent pas la vénus hottentote, l’histoire complète est assez facile à trouver sur le net.
(Faudra que j’apprenne à dérimer)
J’espère simplement l’avoir synthétisée (oups, loupé), relatée ici, sans trop de prétentions d’images ni de métaphore.
ps: c'est une histoire vraie, évidemment.
En Afrique,
L’année des droits de l’Homme,
Naît une femme noire,
Oubliée,
Choisie,
Esclave d’un riche Afrikaaner.
Beautés perverses de la Nature,
Le code aléatoire
L’a pourvue d’énormes fesses
Et d’une macronymphie.
Las ! radote le sort :
Sawtche,
Petite vénus hottentote,
Tombe bien vite dans les mains
Lisses d’un chirurgien
De Sa Majesté.
Il l’emmène,
A l’ombre de son village,
Jusqu’au Cap,
Puis en passant par le Cap Vert,
Jusque Londres.
Petite Saartjie Baartman,
Baptisée, vendue, exhibée.
Déesse affreuse des foires,
Phénomène à salon cossu,
A scène de music-hall.
En proie
Aux transformistes de tout poil,
Toujours nue,
Glacée,
Au centre des amphithéâtres,
En chaînon patent
Des tenants de la supériorité,
L’œil deux fois intéressé
Des savants de la race.
Sawtche,
Petite bochiman
A la lune ronde et drôle,
Au cap,
Au mont,
Que dis-je au mont !
Aux montagnes vénusiennes.
Revendue,
Reléguée dans un bordel,
Vénus morte,
Disséquée par les éminences.
La Nature est idiote
Car l’Homme l’est d’autant plus*.
* Cette dernière tournure est aussi spéciale que peu optimiste.