Présences.

J’ai traversé les siècles.

Comme une aube
j’ai laissé, derrière moi,
l’ombre calcinée.

Je suis le navire,
ici,
dans la blancheur marine.

Qui ?

Juste tourner la page,
déshabiller
la toile de cendre.

J’ai cru aux mirages !

Les étoiles glissent
sur la jupe plissée du firmament.

Elle tourne
dans l’espace étourdi.

Je ne suis jamais partie.
J’étais là, déjà.

Il n’y avait pas eu de commencement.

Je suis
posée
sur la branche délicate de l’infini
............................................................
qui m’anime.

là, Margo, je ne te suis pas. Je te trouve un peu hermétique. Faut que tu nous expliques un peu pour rendre ce texte accessible.

Expliquer, franchement, je pourrais mais ce serrait dommage ou dommageable...
Ce que je peux dire, c'est que je traduis (peut-être mal...) ce qui n'est plus seulement un ressenti et pas encore tout à fait une expérience.
Je suis sur la voie, c'est tout.
Je commence à saisir quelque chose d'essentiel (pour moi en tous cas!) mais qui ne se dit pas de façon formelle, qui se vit!

"Nous avons découvert le bonheur, nous connaissons le chemin, nous avons trouvé l'issue de ces milliers d'années de labyrinthe."F.Nietzsche.

Eh bien moi, je n'ai pas besoin d'explication. Non pas que je comprenne tout mais... je ne sais pas, je reçois tes mots, ils m'émeuvent et m'ouvrent au paysage béant et immense de ta poétique vision d'une présence exacerbée et vibrante.
Bref, j'ai été "étourdie" par tes mots et ton "mirage" m'a plu.
Merci à toi donc.

"Je suis posée sur la branche délicate de l'infini".
"Pas seulement un ressenti, sur la voie", bienvenue Margo...
C'est en effet trés difficile à exprimer en mots, mais je comprends parce que j'en suis au même point.

C'est hermétique, mais souvent la poésie de Margo exige plus d'abandon que de réflexion.
Je comprends qu'elle ne souhaite pas expliquer, parce qu'en fait, l'explication est personnelle et dépend de la personne : le texte a ses clefs qui n'ouvrent que la porte de Margo.
Mais si on ressent ce qu'elle exprime, alors on a l'impression qu'elle ne s'adresse qu'à nous, et nous ouvrons un sens avec nos propres clefs.
Je vois ce que tu veux dire, Geho. Il y a des textes où on ne suis plus, parce qu'ils ne nous parlent pas, tout simplement.
Je ne l'avais pas commenté parce que, contrairement à Morgane, si je donne un sens tout à fait compréhensible et personnel à ce poème, moi je n'en suis pas là.

On se met souvent à nu dans nos écrits alors pourquoi expliquer, pourquoi justifier un ensemble ? On peut être interpellé par une image, un mot mais après l'histoire, le sens appartient à l'auteur, à ce qu'il a de plus profond voire d'intime. Libre à lui ou elle de se livrer complèment, à demi, pas du tout. En gardant une part d'enigme, d'insoluble...

Je ne trouve pas que la poésie de margo soit hermétique ou du moins inacessible. Elle est tout simplement margo avec ses mystères et ses images bien à elle et peu importe pour moi si je comprends ou si je ne comprends pas. Je suis touchée, je ne sais pas toujours pourquoi mais c'est cela l'essentiel. Après oui comme Constance, je ne commente pas tout car cela dépend de ma sensibilité, peut-être aussi le ressenti et vécu du moment...

Morgane a écrit:

"Je suis posée sur la branche délicate de l'infini".
"Pas seulement un ressenti, sur la voie", bienvenue Margo...
C'est en effet trés difficile à exprimer en mots, mais je comprends parce que j'en suis au même point.

... va casser la branche avec tout ce monde dessus!

sinon, je plussoie tout à fait Constance; pas nécessaire de savoir déchiffrer pour chanter ou pour vibrer sur une mélodie: on la reçoit intérieurement.

merci, Margo

"Or, comme ce n’est pas des racines, ni du tronc des arbres, qu’on cueille les fruits, mais seulement des extrémités de leurs branches, ainsi la principale utilité de la philosophie dépend de celles de ses parties qu’on ne peut apprendre que les dernières. »

Descartes, Les Principes de la Philosophie,

Merci à vous de continuer à m'accueillir!

en toute logique nous continuerons à t'ac- cueillir..., donc

Joli, Mick, Jo-li !!

Et surtout jolie discussion autour de ce sujet : faut-il comprendre une poésie pour l'apprécier...

Et donc, encore merci à Margo et merci à Gého qui ont su amener le débat, même sans le vouloir.

"Comprendre" ce n'est pas décortiquer chaque mot comme dans les explications de texte à l'école dont j'ai toujours pensé qu'elles devaient faire bien rigoler l'auteur où qu'il soit!
Comprendre un texte c'est le "recevoir", y "entrer", même s'il faut un dico pour certains mots, pas necessaire de se lever immédiatement pour le prendre...

ce texte me plait tel qu'il est, à moi aussi, comme nombre de tes textes, j'y prend ce qui me plait ! Notamment, une mélodie qui dépasse parfois l'entendement.