Maintenant,
Au bout des doigts,
A la pointe de la plume est prête à jaillir l'encre,
Le distillat d'un assemblage hétéroclite des flux nourriciers.
Il rêve de voir écrites des lettres d'or et de musique:
Son chant à la vie, aux chemins, à leurs détours,
A leurs fastes, à leurs accidents,
A leurs lignes trop droites, aux montées souffle court,
Aux pentes vertigineuses et aux plats apaisants.
Pas de cumuls anecdotiques, cueillir le sens et l'essence,
Etablir des correspondances, résonner des échos,
Dire les chemins parallèles et les croisements, les carrefours et les passages.
Les livrer est le mot quand il s'agit d'écrire,
Et faire essai d'art, y mettre des couleurs,
La fantaisie et la profondeur,
Toujours l'authentique.
Effacer le moi derrière la contribution à l'humain passager.
Une photo, un souvenir,
Un mot lâché rebondissant dans la mémoire,
Une émotion en résurgence seront l'infime
Au service de l'esprit cherchant le chemin de son chemin.
L'or de la feuille d'érable avant sa chute
Soulignant l'arbre et sa saison passée,
Puis faisant signe d'un tourbillon
Avant de nourrir d'un peu d'humus la continuité de l'Histoire.
Et pour cela marcher.
Rejouer l'origine avec un vrai départ,
Et répondre d'abord à la question:
L'histoire du cheminement commence-t-elle au premier pas?
Fixer le parcours suffisant, un début, un aboutissement,
Les lieux symboles du commencement et de l'arrivée:
Entre St Michel et St Jacques sans doute,
Du frère venu sevrer à celui qu'il a remplacé malgré lui,
Et au bout du voyage terrestre, l'océan,
Le bain originel et l'horizon désert et infini où l'astre père se fond.
Après la nuit tournant la page,
Se trouver face au levant et entrer dans la troisième vie.