Un dimanche ordinaire

Un dimanche ordinaire




L'oeil s'égouttait gris avec les
arbres nus sous novembre et l'oreille dansait avec Gilberto Gil. Les
accords traînent démesurés, puis la voix insiste
des accents qui tiennent en haleine la bossa nova.

La guitare n'accompagne pas, avec le
chanteur suave elle fait un duo. Le bol chaud dans les mains, tout va
bien.


Deux mésanges charbonnières
sont venues picorer au rythme brésilien.

Il faudrait revoir le texte
d'hier...Quand il écrit: « elle a dit merci »,
ce n'est pas qu'elle ait appris quelque chose de ses paroles. Elle
savait tout. Nous savons tout de nous-mêmes mais ne savons pas
le lire. Elle a dit merci pour l'échange, ils se sont écoutés
et c'est rare...

Il est passé des pinceaux à
la cuisine. Personne n'a commenté la blanquette et il s'y
attendait. Après le café rituel, il est retourné
à la peinture, dans le silence de l'atelier.

Elle lui a dit: tu es dans ton monde,
de moins en moins avec nous.

Oui, sans doute. Il s'en moque. C'est
sa vie et il fait l'essentiel pour eux, se rend disponible quand il
le faut. Après, cela lui appartient. Est-il tenu de tout
partager? La dépendance l'agace.

Ecrire est sa respiration. Ce qu'il
sent son aiguillon.

Tiens, il s'attendait à leurs
réactions: pourquoi ce texte ordinaire dans la forme
versifiée? La liberté, amis, la liberté! Assez
des effets, des rondeurs, des cadres. Dire des histoires, chercher du
sens, faire simple et clair.

Il est dans la révolution. Au
sens cosmique. En constante recherche, en errance. Ne pas répéter,
encore avancer, découvrir.

Même en marchant, il se trouve
devant, toujours et voudrait encore aller au-delà. Il n'a pas
de cesse. Il est lui, on l'en a empêché. Plus
maintenant, il n'a plus le temps de la compromission. Il sera seul.
Tant pis. Il choisit de répondre à sa nécessité.

Un texte au rythme de tes pensées. Donc infiniment intime, avec cette sorte de langueur particulière quand on prend le temps de dévider l'écheveau de ses pensées en buvant tranquillement son café, ou en écoutant de la musique, ou les deux à la fois...
Je crois qu'il y a une erreur de frappe : "Ce (c'est?) qu'il sent son aiguillon".
Intéressant la façon que tu as d'inclure nos réflexions sur ton précédent texte dans celui-ci. La liberté, j'ai bien compris. Mais justement, sous une forme de presque poème, je trouvais que tu enfermais ton texte dans un cadre qui ne lui convenait guère.
"Il est lui, on l'en a empêché". Constatation que font pas mal de gens, parvenus à l'âge où les obligations s'estompent : la vie familiale, professionnelle, les a bridés dans leur liberté. Evidemment, mais je crois qu'il y a eu des compensations, qand même. Le choix d'une trop grande liberté peut être une prison également.
Je crois simplement qu'en vieillissant, on devient plus intransigeant parce que le temps nous est compté, et qu'on le sait. Alors pour réaliser ce que l'on veut faire, et surtout être, on doit aller à l'essentiel. Et l'essentiel par principe élague, parfois les autres.
Un texte de maturité. Bien aimé.

Alors là, j'adhère : forme et fond !
Et je me retrouve aussi dans cette démarche silencieuse.
C'est vraiment très beau.

Pour Geho : http://fr.youtube.com/watch?v=dXm-zigYoZ0&feature=related
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merci pour vos comm et pour la musique, Margo.

Je ne peux qu'adhérer à 1000%...
Etre dans la révolution cosmique, avancer, marcher... Exactement mon vécu actuel, avec cet avantage que plus personne ne dépent de moi, personne pour me reprocher quoi que ce soit...
Liberté assumée, solitude inhérente, assumée aussi, un choix, refus des entraves...