Rétroviseur

Les années ont coulé
ordinaires. Un ruisseau tantôt chargé d'orage et de ses
matières collatérales, tantôt maigre, les eaux
dispersées dans la vapeur des brumes à l'heure du point
de rosée.

La plupart des saisons discret,
contournant avec bruit les cailloux, ces empêcheurs de couler
droit, mais vecteurs d'oxygène. Rien n'est tout à fait
mauvais.

Quelquefois encombré des bois
arrachés aux bourrasques: les laisser s'accumuler causait le
débordement, l'amoncellement de pourritures nocives. Il a
retroussé les manches et chaussé les bottes et les
déchets ont trouvé leur rôle: enrichir les
racines de ses arbres et le flot a repris son cours pur. Non, rien
n'est tout à fait mauvais, il faut s'en occuper.

Maintenant qu'il a compris le fleuve où
court sa contribution, il soigne son parcours et les efforts sont des
joies.

Un jour tarira la source. Une
justification pour accrocher davantage les reflets, les mouvements,
les couleurs et les chants d'oiseaux. Rien n'est tout à fait
mauvais, pourvu qu'on le sache.

Comment un titre si peu poétique à l'oreille le devient, quand on comprend.
Nous passons tous des périodes où, par la force des choses, nous nous retournons sur le années écoulées.
Et, il arrive que certains ne peuvent plus se regarder dans une glace à force de ne plus reconnaitre cet être pétri de compromissions ou de lâchetés ordinaires.
Et, certains bouleversent tout de fond en comble pour retrouver l'enfant. Certains, pour trouver l'adulte.
Et, parfois on se dit que la parcours a été chaotique, mais qu'on est resté dans ce qu'on voulait devenir, et qu'on n'a pas à rougir.
A chacune de ces remises en question, il en sort un être ni tout à fait pareil, ni tout à fait différent. Les ruisseaux, après tout, ne sont que des milliards de sentiments et d'impressions qui, bon an mal an, coulent à peu près dans le même sens.
J'en retiens que "rien n'est tout à fait mauvais". Je le savais, je m'évertue à le dire depuis des lustres, mais j'en ai bien douté ces derniers temps. Dis comme ça, cela retrouve un certain sens.
Merci donc, de ce texte, plein d'une sagesse très naturelle, tout compte fait. Il est bon de le rappeler.

J'aime ce style direct et ce "oui" à la vie embrassant "Tout" sur son passage.

Merci, Geho.

Constance, j'aime bien ton explication de texte...et Margo ton commentaire.
On finirait bien par se voir un de ces 4 à Paris, non?

malgré les failles, les petits travers et désordres intérieurs parfois inavouables même à soi-même, il y a tout de même du bon pour ne pas reprendre la litote.
Et c'est au bon qu'il faut s'accrocher, ce que l'on nomme espoir.

Emily Bronte écrivait "et ce fut que cruel de penser que les Hommes étaient tous creux et serviles et insincères mais pires ayant confiance en mon propre coeur d'y déceler la même corruption à l'oeuvre"

J'ai beaucoup aimé geho et puis tu nous gâtes en publiant trés souvent ces derniers temps

Moi ça me ferait rudement plaisir de te rencontrer, Geho, ainsi que les autres évidemment !

"Maintenant qu'il a compris..."
Les efforts sont des joies, alors ce ne sont plus des efforts... c'est juste la Vie, avec un sens qu'on a souvent mis beaucoup de temps à trouver," le temps d'apprendre à vivre," mais n'en déplaise à ce cher Louis, il n'est jamais trop tard...

Se voir, ben oui, mais pourquoi toujours à Paris? C'est quoi ce capitalocentrisme, lol! Je sais, vu qu'on est aux 4 coins de l'hexagone, c'est plus pratique...

merci de vos lectures.
Sur le titre un petit com: on emploie la moitié de nos mots sans plus être attentifs à leur sens, à leur origine, et en rétrécissant leur usage à du banal. J'adore essayer de les refaire briller comme on "astique" les bronzes qu'on ne voit plus sur la cheminée. Ca nous oblige à sortir d'usages souvent connotés.
Tu as raison, Morgane, le lieu d'une rencontre peut être ailleurs qu'à Paris...Chartres, Le Mans, Rennes, Nantes, ...je ne parle que de l'Ouest, mais pourquoi pas Lille, Amiens, Orléans, Dijon, Lyon...ou Bourges.

D'accord pour une rencontre même pour Paris... et avant mars pour moi!

On garde l'idée sous le coude, et on voit ce qu'on peut en faire.
Paris, c'est pratique parce que tous les trains mènent à Paris, tiens ! Pour les provinciaux qui auraient envie de venir, se rencontrer dans une ville autre que la leur ou Paris impliqueraient qu'ils aillent d'abord à Paris, puis reprennent un train pour X destination, les liaisons inter-provinces n'étant pas au point.
Je pense que je vais voir Morgane entre le 20 et le 23, je suis sûre que ça lui ferait super plaisir si d'autres que moi se joignaient à un petit dîner entre "cercleux".
Et Vestale entre le 25 et le 27, même invitation, Soso est une des rares à ne pas vous connaitre de vue.