Ecire des sensations n'est pas évident.
Vous me direz que la poèsie c'est justement "écrire des sensations", mais les sensations ne se plient pas volontiers aux mots.
Vous le savez, je prends souvent le train, et selon les trajets, la distance, la destination, la saison, qu'il fasse jour ou nuit, les sensations sont différentes. le train lui, c'est le train...
"Décrochage" a été écrit dans le train destination Périgord, un assoupissement et retour à la réalité, un "déclic" tu changes de monde!
C'est aussi cette sensation de "changement de monde" qui a fait naître "Navette" au passage, j'ai eu du mal à trouver un titre et je ne suis pas vraiment contente de "navette" mais bon...
Je revenais d'un Week end poèsie en Vendée, donc un vécu différent, c'était trés sympa, et je rentrais chez moi, c'est trés banal "rentrer chez soi", surtout quand tu viens de vivre quelque chose d'inhabituel.
Il faisait trés, trés noir dehors, et le train paraissait si chaud, lumière dans la nuit.
J'avais le sentiment d'être transporté entre deux dimensions.
Je sais, les voyages interdimensionnels, c'est une manie chez moi! mais je ne fais que passer de mon monde aux vôtres, alors j'ai l'habitude, lol!
Non, en fait, pas lol, c'est sérieux!
Transportée au chaud, protégée de toutes possibles agression extérieure, les lumières passaient trés vite, les gares où le train ne s'arrête pas, et comme dit Geho, le côté "mécanique", le bercement et le bruit sur les rails... d'où le côté répétitif du texte.
L'emploi de "translation "et "vecteur" m'a semblé bien convenir à ce que j'éprouvais.
Je suis d'une nullité crasse soigneusement entretenue en maths, mais leur vocabulaire me plaît bien pour certains mots et le "vecteur" train convenait pour un passage entre deux dimensions...
Et dans ma tête repasait en boucle cette chanson de Manset (j'adore Manset) "Lumières", qui ne parle pas de train ni de maths, mais de "Lumière" et donnait le rythme un peu lancinant...
C'est d'ailleurs ce côté répétitif et lancinant que certains reprochent à Manset...
Et puis la sensation qu'il allait falloir replonger dans le quotidien du "chez moi"...
Voilà, je ne sais pas si c'est plus clair maintenant pour Constance, mais expliquer une génèse et ses choix d'écriture, pas évident...
Je vais tâcher de trouver "Lumières" avec si possible un lien pour écouter.