Aquoiboniste

À quoi bon le soleil ?
L’immortelle chaleur d’une soirée d’été
Le doux reflet doré au coin de ton sourire
L’aube et le crépuscule en frère et sœur damnés
Quand l’éclat des rayons embrase nos soupirs

À quoi bon la pluie ?
Les perles de rosée au creux de tes cheveux
Les larmes jumelées courant sur ta peau nue
La fraîche humidité des matinées brumeuses
Quand j’aspire l’eau claire à tes lèvres charnues

À quoi bon le vent ?
La violente tempête au cœur des jours sans fond
La brise inaperçue au tremblement des flammes
Le souffle chaud et sourd des instants vagabonds
Quand d’un frisson soudain s’abandonnent nos âmes

À quoi bon ces bonheurs ?
Les morceaux de nos vies
Comme autant de flambeaux
Brûlant le dernier sceau
De nos mortes envies

Car pour ce soir le froid de ton marbre trop lisse
A raison dans le noir de mon rire amoureux
Quand s’éteignent soudain au cœur des améthystes
Nos espoirs safranés de rêves aux mille feux

Un titre hommage à Gainsbourg, pourquoi pas ?
Une construction intéressante, un vrai travail d'équilibre des strophes.
J'aime beaucoup la fin, et les "espoirs safranés".
Peut être, pour y mettre un bémol, un léger excès d'adjectifs, comme : "Le doux reflet doré".
Je n'aime pas trop le mot "charnues", mais va savoir pourquoi, ce doit être un a-priori de ma part.
Je trouve qu'il ne faut pas trop abuser non plus des inversions, genre : " fraîche humidité", "violente tempête", justement pour mettre en valeur cette tournure dans des phrases remarquables comme : "nos mortes envies".
Très agréable à lire je trouve, une belle cohérence et de l'émotion.

j'ai attrapé l'aquabonite, comment ça se soigne? Rare mais toujours agréable, sun.

J'aime aussi beaucoup les deux derniers vers!
L'ensemble est bien ciselé et touche juste.

Je trouve surtout une belle musicalité dans ces questions romantiques dignes des poètes anglais du XIXème siècle

Un bel hommage, et hélas une grande lassitude et tristesse.

"Car pour ce soir le froid de ton marbre trop lisse
A raison dans le noir de mon rire amoureux"

Ces deux vers m'ont bouleversée.