Au minuit écrasé sous la fleur

As tu dompté la note qui fait mal
de cette suite à la noblesse sauvage
ce fa ou ce la
condamnés à sourire
devant un hiver qui sanglote

Ecoute-la nom d’un ange
elle brille comme un diamant
brisé à la main

As-tu trouvé le temps des saisons
celui où la seconde
embrassait l’ombre de l’éternité
ce baiser miroitant
sur la tombe d’un oiseau nocturne

Garde-le juste en rêve
il pleure la pluie d’un enfant
tombé du berceau séculaire

As-tu conquis la fleur
aux pétales momifiés
elle recompte ses morts d’autrefois
dans la pénombre écarlate
ce fantôme roi

Elle s’adonne aux frissons des nuages
alors que la tige glacée
se rompt sous l’aube pharaonne

Bon j'ai une requête, Jadis tu reviens quand poster un de tes écrits, tu as une fan

J'aime bien ces vers libres, malgré leur légère arythmie.
J'aime le principe de la séparation comme un refrain entre les strophes.
Mention spéciale pour l'"aube pharaonne" qu'il fallait quand même trouver, et bémol pour "nom d'un ange".

J'ai bien aimé tout. Les changements de rythme, les images, la texture, l'imagination. C'est tout schuss.

Un très bon cru...
Pour moi aussi, "nom d'un ange" ne me plait pas du tout, carrément.
L'arythmie ne me gêne pas, tu as trouvé une liberté qui te sied à merveille. Mais je suis une sévère critique . Je reviendrai le lire encore une fois, à haute voix, pour vérifier si le rythme convient au propos.
C'est vrai que l'"aube pharaonne"... je te l'envie, c'est riche et évocateur, le genre d'image qui me transporte.

c'est joliment dit ... mais il faudrait me faire une explication de texte... ça parle de quoi?
Allez-y , strophe par strophe... Merci par avance.


Bon noël à tous ! Je repasse après !

Pour ce texte, je ne pense pas qu'une explication s'impose, mise à part que je parle d'une suite de Bach en première strophe, je préfère laisser libre cours à l'imagination de chacun.
L'arythmie est voulue. Autant , elle est était un peu lourde lorsque j'écrivais en vers, ou du moins je m'y efforçais, autant ici elle me correspond.
Cela ne me ressemblerait pas de faire quelque chose de parfaitement symétrique, n'oubliez pas que je suis une adepte du baroque.
J'aime casser le rythme, en proposer d'autres sur des lignes sinueuses ou parallèles juste en apparence.

"Pour le nom d'un ange", je vais réfléchir pour le remplacer

Je dois avouer que le "nom d'un ange" ne me déplaît pas, comme un pied de nez, une fantaisie, au milieu du sérieux. Un truc décalé. Comme les baskets de mon Ulysse, ou celles de Marie-Antoinette dans le film de Sofia Coppola.
Et puis un ange, quand on parle de Bach... Mais ça, je l'ai su après. Du coup, j'ai été déconcertée par la fin (par rapport à Bach).

J'aime bien le "nom d'un ange", itou ...
Merci de ta non-explication, vestale

"il pleure la pluie d’un enfant
tombé du berceau séculaire"

En fait je ne suis pas amatrice du "beau vers" pour le "beau vers".
S'il n'y a pas de sens, ça me parle moins.
Un peu comme la musique expérimentale! Je n'ai pas l'imagination assez développée, sans doute.
Mais bon ce n'est que mon avis .

"En fait je ne suis pas amatrice du "beau vers" pour le "beau vers"."


Je ne sais pas trop comment je dois le prendre. Je me répète et cela me lasse d'avoir à le répéter mais je n'écris pas pour faire du joli, sinon autant abandonner ! Et je n'ai pas envie d'avoir à tout justifier et encore moins expliquer ce que j'écris. Il y a du sens, mais je ne donnerai pas la clé à ces images.
Je ne comprends pas non plus tout ce que je lis et je trouve que cela perd de sa magie et de sa force que de demander un sens qui est propre à celui qui écrit. J'aime les interprétations diverses, laisser planer le mystère.
Je reviens à Margo, je ne comprends pas toujours tout mais au delà du sens, sa poésie me parle tellement, les images sont si belles à mes yeux que je trouverai superflu de demander une explication sans doute personnelle.
Autant pour le précédent poème posté, la petite anecdote s'imposait mais ici, je n'ai pas envie de donner une explication.
Alors pas de jugement hâtif, ce n'est pas parce que je ne donne pas d'explication qu'il n'y en a pas.

Aucun jugement de ma part, loin s'en faut, je ne me permettrai pas de juger une poésie, quel qu'elle soit.
Je dis juste que je n'y suis pas sensible parce que j'ai besoin de "clés" ,justement.

Ceci dit, je respecte ton art et ta manière.
Je comprends que ça puisse être lassant d'expliquer, autant que ça puisse être lassant de chercher à comprendre.

Maintenant il est fort probable que je ne capte pas toutes les arcanes de la Poèsie, avec un grand P.

Désolée d'avoir été sincère et de t'avoir peut-être froissée, vestale. Je ne recommencerais plus, promis

C'est vrai que j'aime bien comparer la poésie à la peinture. On y voit bien ce qu'on veut, qui est parfois bien éloigné du "message" initial du peintre. Et alors ? On aime ou on n'aime pas. Cela aussi finalement est très subjectif. On ne peut pas plaire ou déplaire à tout le monde. Heureusement !

Mais je crois qu'il faut aussi quelquefois se laisser aller au plaisir de ne pas tout comprendre, au plaisir des couleurs, de la musicalité, des images...

Et j'en profite pour dire que moi aussi, je me demande où est passé Jadis, car j'aime beaucoup aussi sa façon d'écrire. On fait une pétition ???

Très belle lecture j'ai faite. Le rythme, les images et même "nom d'un ange", j'ai tout aimé (bon, une autre formule conviendrait peut-être encore mieux, ça vaut le coup d'essayer...)
Mon coup de coeur : c'est... "La seconde embrassant l'ombre de l'éternité"
Et puis la chute, bien sûr !
Alors merci