Innocentes comètes

INNOCENTES COMETES

Mondes insatiables et victorieux
Héroïques et friables, hululant
Chaque seconde en siècles furieux
Fantastiques réceptacles frémissant

Des vies par millions qui s'ébattent
Et dévient en tourbillons obscènes
D'âmes abandonnées, en peine
Drames d'âmes damnées qui claquent

Égrenant, fébriles le temps qui casse
Leurs instants périlleux et volages
Vécus aux nombrils de lentes extases
Ou vaincus par de navrantes passes

Planètes rondes et bondissantes
Crépitant d'ondes voyageuses
Et mille comètes incandescentes
Mutant en âmes amoureuses

Portant l'espoir en notre espace
D'infinis trous, noirs de secrets
Tordant toute vie qui trépasse
A l'inertie de croire au vrai

Comètes souvent innocentes
Du temps passé qui fusionnant
Éclaterait en bulles singlantes,
Dans un silence impressionnant

Du big bang à ces jours polaires
Le temps a broyé la matière
Explosé quelques galaxies
Soufflé nos vies en asphyxie

Je suis aussi une insatiable,
M'ébattant au milieu de mes vies,
Cassant, égrenant le temps si volage,
Vaincant ou mutant mon trépas,
Portant l'espoir en mon espace,
Eclatant d'un silence joyeux
à l'idée d'être juste en vie,
La plume en main, l'oeil allangui.

Mon big bang à moi est né l'an dernier ;
Et bien des mondes depuis, me sont apparus...

Septembre, octobre, décembre 2008

Maître Nombre de messages : 1339 Age : 59 Date d'inscription : 11/12/2008

Ce texte me plaît, le titre aussi, beaucoup, bien qu'innocentes, je me demande... Il n'y a que "vaincant" qui m'accroche l'oreille.

Il m'a fait penser à un passage du livre de Lucía Etxebarría, Beatriz ou les corps célestes :
"Il m’arrive de penser (…) que l’on m’a envoyée dans le monde avec une mission : communiquer avec d’autres êtres, échanger des données, transmettre. Et que je me suis retrouvée seule, entourée d’autres êtres qui comme moi naviguent sans but dans cette atmosphère raréfiée par l’indifférence, l’insensibilité ou la simple ineptie, où l’on n’a aucun espoir d’être entendue et encore moins comprise. Des univers entiers tournent autour de nous, des étoiles, des soleils, des lunes, des galaxies, des aérolithes, des grandes constellations, des nuages de gaz et de poussière, des systèmes planétaires, de la matière interstellaire. Et même des déchets spatiaux. Mais par-dessus tout, un silence insondable qui absorbe tout. Un vide noir, gigantesque, un calme indéchiffrable.
Tout en sachant qu’il ne devrait pas en être ainsi, le fait est que je me sens à des millions d’années-lumière de tout signe de vie, si tant est qu’il y en ait autour de moi. J’ai le sentiment de naviguer sur l’orbite cimetière.(…)
Femmes qui sont elles-mêmes des mondes peuplés de millions d’êtres vivants - cellules, microbes, bactéries, parasites microscopiques qui sont à notre corps ce que nous sommes à la Terre -, mondes similaires bien que distants. Mondes nous toutes, planètes qui tournons autour d’une source d’énergie de base : les affects ou leur absence.
Orbite cimetière."

Prophète Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007

Lulu, c'est le livre qui dort à mon chevet pour l'instant depuis trois jours ! Incroyable... j'avais noté ce début sur l'orbite cimetière. Si tu vas sur la rubrique "lectures du soir", tu verras que j'ai déjà recommandé plusieurs livres de Etxebarria, j'adore.

Pour ton texte, Cath, je dois dire que l'ensemble me laisse une très bonne impression.
J'aime bien "Drames d'âmes damnées",et tes "mille comètes incandescentes/Mutant en âmes amoureuses", l'expression " l'inertie de croire au vrai".
Quelques petits accrocs également, mais rien qui enlève à ce foisonnement expressif.

Maître Nombre de messages : 1339 Age : 59 Date d'inscription : 11/12/2008

Je dois préciser, quand même, parce que j'avais pas précisé, et qu'il faut préciser, c'est la moindre des choses, si l'on veut être un peu précis.

Je n'avais cité aucun passage, parce que le tout fait un très beau tout (mmmoui) qui m'a à la fois envoyé la tête dans les étoiles, et en même temps tout au fond de moi-même (toi-même en fait, mais quand on lit...). Donc il y aurait eu beaucoup trop de "j'aime" ou "j'adore" à citer. J'aurais presque copié tout ton texte, ç'aurait été balllot tout de même.

Ici Appolo 98, Houston.... Fin de message... Confirmez la réception... (et non, je n'ai pas fumé de pintade).

Prophète Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007

Ben je sais, que tu n'as pas cité mot à mot, je voulais dire que j'avais noté dans un coin de ma tête ce début sur la notion d'orbite cimetière, pas sur le papier. D'ailleurs, j'ai retrouvé la comparaison un peu plus loin dans le livre.
Il me reste une 50aine de pages à lire encore avant la fin, mais c'est génial, comme d'habitude.
Nous, la pintade de Noël, il n'en reste pas grand chose, pôv'bête...

Merci d'être passées les filles ! Et ravie de vous plaire (enfin que mon texte vous plaise veux-je dire..)
Quant au bouquin... connait pas, mais ça m'intéresse, il faut que j'aille voir.
Moi, en ce moment, je relis du Verlaine. Avec délices !!