anarcisse

Ce n'est pas vraiment de la poèsie, mais bon j'ai pas su où le caler.

Anarcisse

-1-

La beauté intérieure ne se voit pas dans les miroirs.

Quelle beauté intérieure?

Du sang et des tripes, des os, des organes immondes,elle se cache bien, la beauté intérieure.

Elle a peur au milieu de cette masse collante, coagulante, dégoulinante , malodorante.

Elle se fait encore plus petite, elle se ratatine, elle se dit qu'elle aimerait bien sortir, par les yeux, par la bouche, par les oreilles.

Elle se dit qu'elle prendrait bien un peu l'air, la beauté intérieure, et qu'elle s'étalerait volontiers sur la peau, celle du dehors, sur les murs, sur les collines et sur la mer, qu'elle prendrait volontiers la place du ciel et de l'univers...

Mais elle se cogne aux paupières , elle se noie dans les larmes avalées, elle se fait mal contre les lèvres, elle rebondit au fond des tympans et retourne d'où elle vient...

Petite... noire... visqueuse.

Dans l'infinie déraison d'avoir seulement eu l'idée d'être.

-2-

J'en ai marre de ta gueule.
Je supporte plus ton regard amorphe. Des années que je t'observe en silence.
Ça ne s'arrange pas. Tu perds en élasticité. Ça tombe, ça dégouline, ça se froisse, ça se fripe.
T'es aussi moche de près que de loin.
Sans parler de ton caractère. Quel ennui de vivre avec toi. Plus le temps passe, et plus on se retrouve en tête à tête.
T'as même plus assez de cœur pour t'occuper d'un chat.
D'un rat.
De moi, n'en parlons pas.
T'oublies tout et tu projettes rien: pas de passé, pas d'avenir, juste une gueule de raie inutile.

J'en ai marre de la voir, non mais, dis-moi, ça va durer encore longtemps ?

Ces dialogues désabusés... ces envies de meurtres avortés... Ces besoins de fuir sans jamais bouger.

C'est quand le bonheur qu'il chante, le chanteur : jamais.
C'est fini, le bonheur, s'il y en a eu, je sais plus le goût qu'il a, je sais plus à quoi ça ressemble.

J'en ai marre de voir ta gueule...

Faute de pouvoir te la casser...

... je vais casser ce putain de miroir.

-3-

Cherchez pas, les gars, c'est moi... c'est MOI , qui vole au dessus de vos maigres tentatives d'atteindre l'émoi , la perfection, les mots justes , et les rîmes bien faites...

Je vous maitrise, je vous massacre au jeu de la joute écrivaine, j'écris comme je respire, j'ai deux stylos dans les narines, et un autre dans le cul.

Je ne vis que pour l'écriture, je SUIS l'Écrit, si Dieu n'était pas mort, il aurait signé de mon nom, les tables destinées à Moïse.

Je mérite tous les honneurs, toutes les distinctions, je les refuse toutes car ils ne sont pas dignes de mon talent. Et puis attention à celui qui va faire un commentaire sur mon texte, je le renie! J'accepte les critiques de talent! et c'est tout!

Ne dites pas un mot de plus,vous seriez en moins dans mon estime.

D'ailleurs, est-ce que je vous estime?

J'adore !
Jusqu'au titre, jusqu'à la citation de Céline !
Le nihilisme te va bien.

(mais fais gaffe quand même)

Merci Ahhhh j'adore quand on adore!


Nihilisme... J'y pensais pas mais maintenant que tu le dis, ça me parle.

Ben j'adore ! Surtout la 2 j'avoue, encore que la 1... et pis la 3... ouai... tout !
Et pourquoi ce ne serait pas de la poésie ?
Je sais, je sais... ce n'est pas un commentaire de talent... J'm'en moque.

C'est la 3 que je préfère, elle est l'aboutissement des deux premières.
La première est forte, sarcastique, mordante.
J'aime bien le titre aussi. Bon on n'a pas le droit à une petite critique négative alors si j'ai bien compris ?

Mais si .
Mais je suis étonnée que ce texte plaise.
J'avoue que j'avais un peu peur.

Je vais continuer dans ce sens alors d'autant que c'est avec ce genre de "chose" que je me sens le plus à l'aise.

Ça doit se sentir, quelque part.

Oui continue en ce sens. Ce texte ne peut pas laisser indifférent car on le vit tous ou presque tous. C'est du vécu !
Seulement ici, il est originalement restitué avec des images drôles, de l'auto-dérision.
j'aime bien particulièrement

"Je ne vis que pour l'écriture, je SUIS l'Écrit, si Dieu n'était pas mort, il aurait signé de mon nom, les tables destinées à Moïse."

Je suis laid, cri ! ok je sors, mon jeu de mot est nul

Mention pour:
" Dans l'infinie déraison d'avoir eu seulement l'idée d'être".

Et si c'est dans ce registre que tu te sens le plus à l'aise, ne te gêne surtout pas!

Et c'est comme ça, on est parfois étonné que certains textes qu'on ose à peine poster plaisent, surprise du public!

Oui un texte trés fort ! Un concentré de souffrance, je trouve.

"Je ne vis que pour l'écriture, je SUIS l'Écrit... "

Un constat que je conçois mais que personnellement, je refuse.
Pour moi l'écriture n'est qu'un moyen; une forme de "réparation" et non une fin et je ne lui sacrifierai jamais rien.
Mais je comprends.
Et puis d'ailleurs, ce n'est que de " l'Ecrit", n'est-ce pas?

Un texte un peu étonnant au départ, heureusement pétri de dérision.
Ce n'est pas ce que je préfère, mais j'avoue que la deuxième partie m'a bien plu. Un peu cru à mon goût, mais si tu te sens à l'aise dans ce genre, je ne peux que t'encourager. Je te lirai attentivement, parce que franchement, tu te débrouilles bien.

Ah, j'ai trouvé qui est La Bourrique. J'ai commenté sur LU, donc je ne vais pas refaire, tu sais tout le bien que je pense de ton écriture. Et l'attente qui me tenaille d'autres textes à découvrir.

Bravo , Sherlock ! ( et merci encore)

(moi aussi, j'ai commenté sur LU)
Le débat sur poésie-ou-pas revient régulièrement dans nos forums. Une personne qui m'est chère me disait hier : qu'importe tant que c'est de "l'art des mots"