La variable d'ajustement

Ils sont revenus envahissants les vieux démons, des diables acouphènes, des sorciers insomniaques, faiseurs de taiseux et de cernes bruns.

La surface de l'eau était lisse, le reflet apaisé sans ride et le décors d'azur et de coton blanc.

Ils ont agité la flaque et c'est l'heure de la croquembrouille à l'amertume dense, de la soupe à la grimace. Tempête dans le bocal du poisson.

Il se rêvait choisir enfin sa route pour la dernière étape
Et insidieusement, le pont à passer s'est agrandi d'une arche et d'une autre encore,
Les rives s'écartent et le rêve s'effrite, se délite...

VARIABLE d'AJUSTEMENT: il y revient.
Remplaçant au pied levé, bouche trou permanent, il ne refuse rien, disponible, toujours prêt, il arrive, il est là, il veut bien...
Dites: vous l'aimerez bien en échange?
Vous l'aimerez bien n'est-ce pas?
L'âne ahane, le bât blesse,
L'âne a la haine, l'âne stresse, le dos en vrille, le coeur échardé,
A voir cheminer des cheminants, derrière sa clôture, à surpâturer son pré
carré,
Voir venir la fin sans avoir goûté à la paix à pas d'heure,
sans sa ration de flânerie sans ratio:
irrationnelle, déraisonnable!
Les jaloux jalonnent leur point de vue à l'opposé de leur envie.
La variable d'ajustement, il va la plier, la brûler, l'exterminer, l'envoyer au diable, la caricaturer qu'ils en rient à pleurer, qu'il en pleure à la décrier, l'écrabouiller, la décrédibiliser, la vomir l'injuste avarie.

Se faire haïr pour être enfin soi.

Quel texte! Quel texte! Qui me parle directement comme l'eau coule!
Superbe.
Au fait, Geho, j'attends toujours ton MP.

Vouf! Oui je sais comme com...
Mais que dire? Sinon que si tu as besoin d'un coup de main pour faire la peau à la variable, sonne en Avallon, le cor est toujours accroché au grand frêne du bord de l'étang!

Du percutant, qui roule en bouche comme des galets au fond du torrent.
Je me rends compte que tu as travaillé les sonorités, néanmoins, quelques tournures me chiffonnent :
"Ils sont revenus envahissants" : la phrase est somptueuse, mais les deux derniers mots accolés ne sonnent pas bien à mon oreille.
" le pont à passer", dur à dire !
Mais voilà un texte fort, et sans complaisance.

Un texte coup de poing ! Qui peut ne pas se sentir directement frappé ? La variable d'ajustement. Celle qui nous fait tourner en bourrique. Invariablement.
"il va la plier, la brûler, l'exterminer, l'envoyer au diable, la caricaturer qu'ils en rient à pleurer, qu'il en pleure à la décrier, l'écrabouiller, la décrédibiliser, la vomir l'injuste avarie"
Que d'espoir ! Elle semble pourtant tellement têtue et invincible.

Juste une question sur "il ne refuse rien disponible..." C'est bizarre. Est-ce "il ne refuse rien de disponible" ou "il ne refuse rien, disponible..." ?