...Par le sablier renversé
Le secret serait-il percé ?...
Si le temps filait à l’envers
Les rimes au début des vers
Feraient d’hier un aujourd’hui
Et de l’avant-hier un demain.
Le passé serait, par la main,
Le présent. Notre instant enfui
En deviendrait notre avenir.
Le vécu et le souvenir
Seraient, du coup, incertitudes.
Aurions-nous du futur assez :
Nous attendrions le passé.
Le fortuit serait habitudes ;
Unisson serait dissonance :
Le dièse irait à sa cadence
Vers le bémol, decrescendo :
Le fa en deviendrait un mi
Et le do se fondrait au si
Mais la danse irait crescendo.
Le jour à l’occident naîtrait.
Minuit, étant midi, ferait
Du tantôt un matin. La scène
De notre jugement dernier
Serait celle du cri premier
Le lait du sein nectar de cène.
L’exorde serait épilogue
Et le trépas serait naissance :
Le temps où le temps recommence.
Est-ce que tout serait dialogue,
Si la médaille étant revers
Notre temps filait à l’envers ?