Viennent des temps incertains et cruels
Sturm und Blitz
Des tempêtes furieuses
Où chacun tient tête ou fait le gros dos.
Point d'orgue à la crise.
Une fois passée la tourmente et sa dévastation,
Après le silence vide de mots et plein de sidération,
Le silence qui interroge la soudaine accalmie: est-ce bien fini?
Et ne supporte pas le manque laissé :
Vient l'ouragan de questions, la chasse aux coupables,
On s'écharpe sur les raisons d'un tel dérèglement;
Personne ne retourne l'interrogation vers lui-même
Chacun est du côté du bien, mais l'autre!
Oui, l'autre et si possible les minorités, le bouc émissaire,
L'étranger, le fou, la sorcière,
Dieu ou Satan selon les peurs
Tiennent le haut du classement des sondages
A la montre des doigts accusateurs...
Mais, ne sentez vous pas monter les eaux pernicieuses?
Regardez, nous pataugeons déjà!
Tais-toi, homme vert,
Laisse nous à nos querelles essentielles:
Il importe de savoir qui a tort et qui a raison.
Les eaux montent et avec elles
Les miasmes de nouveaux totalitarismes se répandent,
Fumets d'une nouvelle génération de peste brune:
On ne voit pas, sous l'eau boueuse des crues,
S'activer les monstres de la Pénurie polyvalente et mondiale,
De la Dépendance et l'Uniformisation systématisées
Ils émergent sans retenue face aux décideurs frileux,
Faiseurs de petits pas, habiles au cynisme l'air de rien,
Flattés de leur cour,
Raboteurs de vagues, lisseurs de paysages,
Casseurs de rêves, fourgueurs d'ersatz,
N'oubliant jamais leurs poches à remplir
Et celles de copains complices...
Mais nous sommes si nombreux et eux si peu,
Le combat serait déloyal.
Et de toute façon,
Le jardin a besoin de la tondeuse et le foot de supporters,
Madame de passer chez le coiffeur
Et de choisir son dernier lave-linge sans lessive...
Pendant la manif.