Les instants parenthèse

Quand nous prend la nostalgie
De ce qui n’a pas été
De ce qui ne sera pas
J’aurais voulu
Et tant aimé…

On coule un regard de bronze
Fondu à l’athanor d’une flamme silencieuse
Vers un fantôme de rêve
Un rêve de fantôme
Surgi d’un passé flou
Où le temps ne battait pas encore
La mesure
D’une autre musique.
Ne me regarde pas avec ce regard-là

On tend les bras pour étreindre
Le pâle mirage
Et le serrer très fort
Si j’en fais tout le tour
Est-ce qu’il m‘appartiendra ?

On cherche à embrasser
D’une bouche avide
D’une bouche humide
La vie qui érige sa tour d’ivoire et de velours
Dardant sa flèche
À des cieux sans limites
Je voudrais tant connaître le goût de son cri

Puis au fil de l’eau
Qu’on sait inexorable
On dévide l’écheveau du songe échafaudé
On l’effiloche
Chuuuuuuuuuut…

Et on reprend sa route
Amazone au cheval mi-passé mi-futur
Dans le soleil couchant
Qui se couche au présent.


(le titre me satisfait très moyennement, je suis ouverte aux suggestions)

Désolée mais j'aime pas trop ce vers :
"On coule un regard de bronze" (Hum... vous voyez pourquoi.)
le "chuuuuuuuut" non plus. Pourquoi tant de u ?

Le titre je trouve qu'il va bien.

Joli poème nostalgique.

Mention plus pour:
"je voudrais tant connaître le goût de son cri"
le reste à l'avenant.
J'ai rien contre le titre, mais je sais, pas évident d'en trouver un qui colle vraiment avec ce que as voulu dire!

Exactement les mêmes remarques que la bourriquette... le "regard de bronze", double hum... et le "chuttt", idem...
et "le goût de son cri", bien beau aussi.
A part cela, tu ne sais pas quels souvenirs, quelles émotions, tu réveilles en moi avec ce texte. J'aurais aimé pouvoir exprimer cela, au lieu de le sceller au fond de mon coeur. Les mots me fuient. J'aimerais parfois que les rêves aussi.
Merci, sincèrement, de ces mots trop doux.

eh bien le titre me va: les temps-parenthèse où l'on s'arrête sur soi rythment bien notre vie, et tu les évoques sans détours ni fariboles.
Pourquoi titiller sur le bronze? il est aussi apparenté à la troisième place du podium qu'à la matière fécale de Béru!!! Bref, le regard de bronze me paraît bien à sa place.
Ce qui me gêne un peu, ce sont les "on" répétés, que personnellement j'aurais essayé de remplacer par une autre tournure: je n'ai pas encore la solution....
Enfin je rejoins Constance pour les "réveils" provoqués par ton texte... et vraiment compliqués à exprimer.
merci, Farouche
Mick

Je salue l'habileté et la subtilité de cet exercice dont l'hermétisme est si fin qu'il n'en est pas indispensable pour apprécier le texte.
Tu mets la barre-haut !

@LaBourrique :

Citation :

Désolée mais j'aime pas trop ce vers :
"On coule un regard de bronze" (Hum... vous voyez pourquoi.)
le "chuuuuuuuut" non plus. Pourquoi tant de u ?

Je ne l'avais pas vu le coup du bronze, maintenant, je le vois évidemment mais je le garde, tout le monde n'a pas l'esprit aussi mal tourné
Et pour le chuuuuut : comment signaler au lecteur qu'il faut faire durer le bruit sinon ? Si tu as une idée...

@Morgane : contente de t'avoir touchée par un vers

@Constance : la nostalgie est un sentiment universel, je crois. Ceci explique cela. Mais je suis heureuse si mes mots à moi ont pu exprimer quelque chose qui ressemble à ceux de toi qui ne voulaient pas sortir et ainsi t'en soulager un peu. Tu ne peux fuir les rêves, et c'est heureux : un jour, ils seront joie à nouveau.

@Mick : on (hi hi) me reproche souvent dans mes "poèmes" les répétitions d'un mot en début de strophe. C'est volontaire. Dans ce cas précis, j'insiste sur le "on" pour l'universalité justement. N'importe qui... tous... Mais je comprends que ça puisse gêner.

@Filo : à quoi bon mettre une barre sinon ?

Merci à tous de votre lecture et vos com

Surprenant !
Tu parviens avec ce poème à réveiller des pensées qui m'effleuraient parfois, et que je laissaiS filer.
Quelle existence est celle de ces rêves, pensées pas moins nobles que d'autres et qui ne se sont pas matérialisés dans notre vie. Comme des êtres aimés, des pensées fauchées. Nous pensons aux êtres mais les pensées ? elles sont définitivement ignorées...à moins qu'elles ne se soient représentées à nous et qu'elles aient trouvé un moyen autre de se concrétiser dans notre vie.
Voilà comment tu as orienté mes pensées Farouche, en redonnant droit de cité à ces pensées orphelines.
Le titre est certainement à revoir, il s'imposera un jour.
J'aime la dernière strophe, puisque tu nous laisses voir un personnage ancré dans son univers terrestre, un personnage en dynamisme...oui, j'aime.
J'ai réfléchi au chuuuut...il saute aux yeux si on survole ton texte, mais à la lecture il prend son sens. Quel autre mot mettre pour évoquer l'attitude de celui qui fait silence et est ouvert ?
Bon, moi qui avait l'intention de passer un temps minimum devant l'écran, je m'égare, mais il fallait que je te dise...

J'ai aussi marqué un arrêt sur "On coule un regard de bronze" (j'ai l'esprit aussi mal tourné, faut croire), mais cela m'a plu. J'ai vraiment cru que tu l'avais fait exprès et trouvé ce "décalé" très savoureux.

Pour les "on", personnellement, je trouve le "je" bien plus universel (serais-je une affreuse narcissique ? ). Ou même le "nous" d'ailleurs (ouf !). Le "on", s'est plutôt impersonnel, et finalement, ça ne concerne personne.

En revanche, la nostalgie, je ne parviens pas à y entrer vraiment. Peur, probablement...

Mes passages préférés sont ceux en italique. Y compris le "Chuuuuuuuuuut…", qui prend tout son sens quand on lit le texte à haute voix.