beloved wife

_ Tu pourrais converser pendant des heures avec une robe portée tant que l'odeur y est restée.
_ Non ! Là tu vois ! Non je te prie à genoux ! A genoux ... Alors cesse de me tourmenter ainsi ...
_ Il te faudrait plus d'une éternité pour te rassasier de jouer tes mains sur les dents de ses peignes.
_ Tu crois qu'elle disparaîtra, condamnée sur ton bûcher ?
_ C'est aujourd'hui Noel !
_ Une flamme qui la mordra de la tête aux pieds et la tordra en crépitant ? Je défie ce feu de pouvoir jamais réduire le lilas de sa peau en cendre ! Et ces encens seront plutôt de ses suaves parfums déposés au creux de l'autel de mon cœur que fumées grasses voguant et se dissipant dans la poussière ! Ô tu brûleras toujours, n'est-ce pas ? Que tu revives dans mes insomnies, pour être le foyer de mes pensées ?
_ Paix ! Veux-tu ? Sortiras-tu enfin d'elle ? Aujourd'hui je ne peux plus le supporter ! Combien de temps encore aurais-je à subir l'obscurité que projette cette ombre sur nous ? Cette amante crépusculaire qui se met en couche chaque nuit et me glace un mari qui n'a jamais été le mien que pour épouser un fantôme dans cette belle église où fleurissaient les églantines baisant sa tombe !
_ Ensevelie sous cet amas de jalousie ... C'est trop peu de l'avoir étouffée sous terre ...
_Le cœur me bat encore quand j'embrasse un mort alors pourquoi n'irais-tu pas déchirer le ventre de son cercueil pour trancher la tiare qui la ceint reine de l'au-delà ?
_ Tu m'aimes donc ?
_ Quelles pensées !! Et voilà qu'elle a su me toucher et que par son entreprise je me nuis à moi-même ? Bientôt, j'en serais à avaler la neige que ses pieds auront frôlés en rêve rien que pour être étreinte par le même brasier qui transit feu mon mari.
_ Oh ... Tu m'aimes ! J'en suis sûre, maintenant ! Je le vois, je le veux dans tes yeux qui se voilent d'éther, ta bouche de marbre bleu et la douceur du linceul sous la poigne d'airain de tes mains ! Ta voix s'est tu et me chante le paradis.
_ Jusqu'à ce que la mort nous sépare ... Et, pourtant, je l’aime toujours !
Je vais allumer les bougies. Et me voilà condamnée à le suivre du regard sur ce chemin poudré d’étoiles.
Noel. Pendant que j’avais tué mon mari, la cheminée pétillait de joie.

Caddy: 8 novembre 2008 - "beloved wife" de nathalie merchant - inspiré d'une conversation avec Dino.

Sale mari ! Brr...



Sinon : "un mari qui n'a jamais été le mien que pour
épouser un fantôme dans cette belle église où fleurissaiENT les
églantines baisant sa tombe"

Je ne comprends pas trop la phrase " me voilà proscrite à le suivre du regard "... Proscrite , c'est pas comme bannie ?

Oui, vous avez raison "proscrite" ne convient pas : je voulais exprimer une espèce d'hébétude désespérée dont elle se nourrirrait avidemment ...
merci

D'accord je comprends mieux le sens alors, "condamnée" plutôt que "proscrite" ...
Merci de ton explication, Caddy.

J'aime beaucoup ton texte, Caddy. Son ambiguïté, son suspens et l'imaginaire qui l'anime. Il est envoûtant. Bienvenue !

J'avoue que je n'ai pas tout compris non plus, mais quel style percutant et original !
Bienvenue aussi... tu peux te présenter dans le fil idoine de la section membres, si tu veux.

Heu, j'avoue ne pas avoir moi non plus compris grand chose au texte. Je réserve donc ma perplexité à plus tard, en espérant d'autres textes, je suis d'ailleurs curieuse de ton monde très particulier.
Bienvenue parmi nous.

Moi aussi, je n'ai pas trop compris... c'est pour ça que je n'ai pas commenté. Ton univers est très particulier cependant et je crois qu'il faut un peu de temps pour y pénétrer.
Bienvenue Cady!

Beu moi, j'ai tout compris. Alors je me dis :
1) J'ai eu une montée d'intelligence brutale.
2) J'ai tout compris de travers.
3) Lucaerne, arrête de te dévaloriser, t'as compris, c'est tout ! On va pas en faire toute une histoire...

Pour moi, c'est une femme trompée qui a tué la maitresse de son mari, et qui vient aussi de tuer son mari , lequel est en train de cramer dans la cheminée, comme une dinde. Mais elle continue à parler avec lui... de la maitresse.

Une folle furieuse quoi !

si c'est pas ça je m'en excuse par avance mais j'aime bien l'idée...

"j'aime bien l'idée..."

Ca m'étonne pas !

J'avais compris : une femme mariée à un homme encore amoureux d'une femme morte, donc rivale d'un fantôme, et les fantômes sont invincibles. Et donc la fin, qui est claire. Si ! Elle est claire la fin ? Enfin, elle est sombre aussi... Je me comprends...

Elle est éclairée des flammes de l'enfer !!! BRRR!



D'accord avec ta version, Lulu.

C'était comme une conversation échappée d'une porte entrouverte. Je voulais embrouiller les pistes. Tout interprétation était possible. Je pense que cet homme a vu sa mort dans le miroir des yeux de sa femme et que cette femme a tué son mari pour apaiser ses souffrances. Pas de sadisme. Juste une trève de Noel. J'ai écrit "proscrite" je voulais peut être dire "prostrée" ...

Chouette, on avait tous raison. En tout cas, voici une entrée remarquée , et qui a fait couler beaucoup... beaucoup... beaucoup de quoi ? On dit quoi ? Pas d'encre ! Alors quoi ?