Chuchotements

CHUCHOTEMENTS

Chuchotements carnivores
Blessant mes souvenirs
Odeurs multicolores
Grisant l’envie de fuir

Je m’accroche à mes rêves
Révoltant mes soupirs
Récoltant l’ultime sève
Apostropher mes mille désirs

Mes mille terminaisons
Mes étranges saisons
Les errances d’une vie
Qui trébuche et dévie

Chuchotements intérieurs
Subtiles élévations
Affleurantes chaleurs
Extrêmes incantations
Saupoudrant mon bonheur

A l’oreille des démons
Qui peuplent mon sommeil
Prolonge l’horizon
Aux odeurs arc-en-ciel

Reniflant l’extatique,
Je bifurque céans
Goûter à l’érotique
D’un râle suffisant

Chuchotements délirants
Frappant l’oreille interne
Qui borde l’univers
De mes pires délires

Chuchotement
du mur de brique
Au bord de l’éclosion
A deux doigts du suicide
Caressant d’une indicible larme
Cette espèce d’émotion intime
Qui s’enfle et me dévore

Chuchotement,
Qui me griffe et m'étonne
Qui me gifle et pardonne
Chuchotement
En un mot comme en sang...

Chuchotement
Je te hais
Je t’adore
Chuchotement

Cathecrit,
3 avril 2009

On a l'impression de vitesse... Comme une course à travers je ne sais quoi... les souvenirs ? Et on arrive à bout de souffle, dans ce "chuchotement"...
Etrange comme texte, j'aime beaucoup !

Serait-ce le chuchotement de la vie, le Tao porteur ?
La difficulté d'accepter les écueils du parcours, et pourtant cet élan ?
Sujet intéressant, tu l'as bien traité, on ne perd pas le fil et...je suis heureuse de te relire.

C'est marrant (façon de parler hein), n'allez pas croire que je suis une fanatique de JS Bach (quoique... ben oui), mais ce texte me fait penser à ses préludes. Quand on prend les vers et les strophes séparément, il y a des dissonances, des arythmies... mais si on prend le tout, c'est très beau et profond. Avec un accord parfait à la fin.
Moi zaussi, je suis heureuse de te relire ici.

Merci les filles, je suis sincèrement touchée par votre sollicitude et par vos avis.
C'est une période de ma vie où les contraintes prennent le dessus et bloquent un peu ma plume. Mais elle reste près de moi, et elle frétille discrètement pour que je ne l'oublie pas.
Aussi, excusez-moi de ne pas trop vous lire... mais cela va avec !

Pour moi, deux petites dissonances dans ce texte haletant :
la répétition des "mille" dans "Apostropher mes mille désirs
Mes mille terminaisons".
Je comprends que tu engendre un "effet" par cette répétition, mais le fait que tu changes de paragraphes entre les deux phrases me laisse plutôt penser que tu as fait une répétition sans t'en rendre compte.
Et puis la dernière strophe me parait trop sage, la répétition en miroir est trop évidente, trop léchée. Alors que le poème en lui même puise sa force dans sa sincérité.
Hum, tu vois ce que je veux dire ? Mais bon, j'avoue que je fais ma constance chipoteuse, parce que dans l'ensemble, j'aime toujours ce côté plein de fougue, qui nous happe et ne peut laisser indifférent.

Mais... Euh... Je croyais que maintenant qu'on s'est vues tu trouverais génial tout ce que j'écris ???



Non ?


Je suis déçue

Ben non, justement. Plus j'apprécie, plus je cherche la petite bête. Je ne suis complaisante qu'envers les gens qui me sont indifférents. Et encore, complaisante est un bien grand mot. Disons que je n'ai aucune exigence, ce qui est le pire qui puisse arriver à mon sens.

Voui, mais en fait, je crois que je préfère.
Exactement comme moi d'ailleurs !
Je me penche sur ce texte dans la semaine...
Merci Constance