Frayeur TGV

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Le train faisait halte au Mans

et dans le cri des freins je quittai la lecture de « Monto Santo ».
Winfried Georg SEBALD contait les corses
et leur appréhension de la mort:
à travers son incarnation supposée, parfois,
en des personnages inattendus et bizarres,
rencontrés au hasard du quotidien...

Le convoi s'immobilise et il est là,
vêtu de noir, à hauteur de ma vitre.
Il n'attend ni train ni personne et lit sur le poteau du quai
une information en rouge.
La trentaine, les mains dans les poches du manteau,
coupe de cheveux au bol, souliers vernis...
Que peut-on faire là, entre deux voies,
quand on n'a ni destination, ni un voyageur à accueillir,
et pourquoi cet arrêt pile poil à ma hauteur?
A cet instant il m'a regardé, l'oeil fauve injecté
et je me suis brutalement jeté en arrière:
ne pas soutenir ce regard, ne pas le fixer,
j'ai craint pour les miens...

il faut toujours se méfier des corses, ils viennent nous troubler jusques dans nos rêves....
cela ferait un bon début de nouvelle non? un thriller...

merci Corinne, mais non, c'est juste un sale moment à passer quand lecture et réalité ont l'air de se rejoindre.

J ai failli demander si c était du vécu...

tu en doutais?

non en fait! point du tout très cher,ce personnage est très vivant, bien campé, mais tout est possible aussi et je ne fais pas toujours confiance à mes premières impressions....heu.. tu vas bien?...

Euh... tu sais ce que j'en pense, Go. Bon, je tâche de passer à un autre texte, je connais les tiens tout frais de ce soir.

merci de dire que tu passes Ro, je t'embrasse.
Je vais bien Corinne, mais toujours avec une petite appréhension. Ce SEBALD, il m'en aura donné des émotions!
Mais c'est d'abord un auteur remarquable. Il y a toute la culture poétique et musicale allemande dans son écriture et sa traduction est parfaite.

Ce serait un bon début pour une histoire à la Edgar Poe !
Bien vu le parallèle, surtout si c'est tiré du vécu. J'ai totalement visualisé.
Dommage ce titre...

Ce petit texte m'a fait sourire plus qu'effrayé...
J'aime bien cet instant de frayeur immobile dans un train à grande vitesse arrêté...

LaBourrique a écrit:

J'aime bien cet instant de frayeur immobile dans un train à grande vitesse arrêté...

Arg ! La voilà encore qui m'ôte les mots de la bouche... M'énârve !!!
C'est vrai que développé en prose, ça donne envie de lire une nouvelle qui commencerait comme ça.

Et puis non, il ne faut pas toujours se méfier des Corses. C'est là-bas que j'ai rencontré les gens les plus généreux et hospitaliers qui soient. Ne pas généraliser...

C'est vrai qu'il ne faut pas se méfier des corses mais... méfiez-vous en quand même !
Margo : fille de...

J'ai encore l'image cet l'homme en noir dans la tête, Geho !

"Le train faisait halte au Mans", ben alors, c'est le mien, celui que j'ai pris tant et tant de fois. Enfin, il y a une vie ou deux...
Intéressant cet instant saisi au vol. Moi je crois que tu as vu un fantôme, une âme en peine qui ne peut trouver le repos.

C'est pas la dame blanche, c'est l'homme noir...

La Bourrique est moqueuse...mais il y a des concours de circonstances qui donnent parfois froid dans le dos.
Je suppose que ce gars était un peu paumé, qu'il n'avait pas du dormir depuis plusieurs jours...il avait quand même un regard très particulier, un peu halluciné, un peu vide....
Vous en connaissez beaucoup des mecs en costard noir qui regardent passer les trains?
Et puis, je n'ai rien contre les corses. Je relate juste ce qu'en dit cet auteur qui parle de leur relation à la mort. Ca n'enlève rien à la capacité d'accueil de ces gentils îliens.
Je précise aussi que je n'avais rien fumé.

geho a écrit:

Je précise aussi que je n'avais rien fumé.

Ouai, mais si tu es tombé dans la marmite quand tu étais petit, ça compte pas !

Geho, c'est pas de ton texte dont je me moquais mais du commentaire de constance...qui parle de fantôme.
:p

Des gars en costard qui regardent passer les trains , j'en vois à chaque fois que je vais à la gare : y'en a plein les quais.

Ce n'est pas l'homme qui est intéressant dans ce texte, il n'a rien de surnaturel.

Ce qui est intéressant et qui me fait sourire, c'est ton extrapolation: un personnage de ton roman semble soudainement prendre vie : il est là devant toi.

Ça me rappelle quand je lis des livres qui font peur ( j'adore ça ) et qu'après, j'ai la trouille dans ma maison, la nuit... Après coup, j'en rigole.

C'est la force de la lecture, et c'est bien. Mais quand même les personnages ne sortent pas des livres...
( quoi que ... )

LaBourrique a écrit:

Mais quand même les personnages ne sortent pas des livres...
( quoi que ... )

Tu peux parler, toi...

Comment, la bourriquette qui se moque de moi ? Viens par ici que je te patafiole !
Et on ne se moque pas des fantômes, ils sont dans le genre susceptibles.
Sinon, moi aussi je lis des bouquins qui me fichent les chocottes. Je me rappelle très bien du premier Stephen King que j'ai lu : c'était "différentes saisons", des nouvelles. Il y avait dedans une histoire de croquemitaine qui se cachait sous le lit des enfants, hé bien je te prie de croire que je n'ai pas osé regarder sous mon lit pendant un bail. Mais bon, j'étais minotte aussi.

Vu ce que connais et des Corses et des trains, je plonge dans ton texte Geho!
C'est vrai qu'on y voit du Egard Poe, du Lovecraft même et du Dan Simmons pour ceux qui connaissent, et ceux qui connaissent pas devraient lire!

Et pour ce que je sais de Geho, non, y fume pas!

Quant à la relation à la Mort, dans notre Bretagne, on est bien placé, tu as le bonjour de l'Ankou...