LE PISSENLIT
Il est bien amer de manger le pissenlit
par les racines...aussi amer mais bien préférable de
lui manger les feuilles car Taraxacum officinalis n'a
plus à prouver son intérêt pour la santé
dans ses parties aériennes: cholagogue(facilite l'évacuation
de la bile), dépuratif, diurétique(favorise
l'élimination de l'urée, d'où « pisse
en lit »), stomachique(favorable à la digestion par
l'estomac), laxatif, revitalisant et tonique, globalement plus
favorable au foie donc, et à l'élimination...Rien que
ça! Pour une herbe dite mauvaise, le palmarès est
édifiant.
Nous le connaissons
tous ce pissenlit, nommé populairement dent de lion ou herbe à
taupe, dans les prés et au bord des chemins, où il joue
son rôle de digestion des éléments organiques du
sol grâce à sa longue racine pivotante. Mais sachant
qu'ils sont des centaines d'espèces dans cette famille des
composées (heureusement aucune n'est toxique), mieux vaut dire
de qui on parle plus précisément.
Le pissenlit se
présente en feuilles quasiment sans pédoncules, sous la
forme d'une rosette. Ces feuilles ont le limbe divisé en
dents(d'où dent de lion) dont la pointe s'oriente vers le
coeur de la plante. Elles se contractent par temps de pluie. Elles me
font penser à une arête de poisson avec la tête,
tout cela en vert soutenu.
Il ne faut pas dire
« sa fleur », mais « ses fleurs »
car elles sont multiples dans le capitule unique qui couronne une
hampe lisse et creuse. Ce capitule repose sur deux séries de
bractées, l'inférieure tournée vers le bas et la
supérieure, vert bleuté, beaucoup plus petite.
C'est une plante
mellifère, ouverte dès le lever du jour(on pourrait la
nommer « or de l'aube »), les abeilles et
bourdons la pollinisent et lui permettent de produire ses fruits: des
graines dites akènes( uniques et sèches qui ne
s'ouvrent pas spontanément à maturité, comme les
fènes, les glands ou les chataîgnes). Qui ne connaît
pas ces parachutes célébrés par un fameux
dictionnaire et qui peuvent voyager suivant le vent jusqu'à
10 km!
Dernière
curiosité: le liquide blanc qui apparaît quand on coupe
un pissenlit est tout simplement du latex...mais je ne sais pas
combien il en faudrait pour faire une semelle de chaussure...
Côté
cuisine, on est gâté, même la racine se mange
cuite et sans risque. Grillée, elle est un ersatz de café
ou de chicorée. Les boutons floraux se mangent comme des
asperges et avec les fleurs on prépare un miel de pissenlit,
un vin aussi paraît-il.
Je m'attarde
seulement sur les feuilles, à consommer en salade de
préférence avant la floraison(et qu'on peut partager
avec les lapins qui aiment ça): une fois ces feuilles lavées
et essorées, préparez oignons et lardons à la
poële, ajoutez les tièdes à la salade avec votre
vinaigrette favorite et servez ce délice à vos
invités...ils en redemanderont. Surtout si vous leur dites le
bienfait pour leur santé, car l'amertume, quoique diminuée
par les autres ingrédients, reste forte.
Mes sources:
internet , « La flore de France » et quelques
bavardages de jardiniers.